2021 Cri pour la Forêt

Mot skogen I(Vers la forêt 1) Edvard Munch - 1897 gravure sur bois Galerie nationale de Norvège, Oslo (notice)

La forêt amazonienne en particulier, ce "climatiseur de la terre", est massacré avec la bénédiction du président brésilien. En proie à de gigantesques incendies provoqués par l'augmentation significative de la déforestation depuis l'arrivée au pouvoir de Bolsonaro, en 2019, plus du cinquième de la forêt amazonienne a déjà été détruit. Et ce qu'il en reste étant fortement menacé, il y a là de quoi hurler.

Mot skogen II(Vers la forêt 2) Edvard Munch - 1915 gravure sur bois National Gallery of Victoria, Melbourne (notice)

Parallèlement, la pandémie de coronavirus, qui (coïncidence) a démarré en Chine en 2019, fait qu'à présent l'état de santé des humains n'est guère meilleur que celui des forêts. Pour éviter d'ajouter une couche d'anxiété supplémentaire sur celles que la pandémie entasse dans nos têtes depuis maintenant plus d'une année, je n'ai retenu que la partie forestière de l’œuvre foisonnante d'Edvard Munch (1863-1944), ce peintre norvégien rendu mondialement célèbre par son Cri.

Forêt d'épicéas Edvard Munch - 1895(vers) MuséeMunch, Oslo (source)

Entre 1895 et 1930 les arbres de la forêt d'épicéas ont parsemé l’œuvre de Munch. La sombre forêt revient à plusieurs reprises, alternant avec la forêt enchantée dans laquelle s'aventurent quelques enfants.

Forêt sombred'épicéas Edvard Munch - 1899 MuséeMunch, Oslo (source)

Mørk granskog (Sombre forêt d'épicéas) Edvard Munch – 1899 MuséeMunch, Oslo (source)

Sombre forêt d'épicéas Edvard Munch - 1899 MuséeMunch, Oslo (source)

"Barn i skogen" (Enfants dans la Forêt) Edvard Munch - 1900 Musée Munch, Oslo (source)

La Forêt des Contes de Fées Edvard Munch - 1902 Galerie nationale de Norvège, Oslo (notice)

Forêt d'épicéas Edvard Munch - 1903 MuséeMunch, Oslo (source)

La Forêt Enchantée Edvard Munch - 1927 Collection privée

Grand arbre à feuillage caduc Edvard Munch - 1929(vers) MuséeMunch, Oslo (source)

EDIT DU  21 mars 2021 à 17h30 :

Les premiers échos à ce billet faisant tous ressortir l’inquiétude, le drame, l'angoisse et l'obscurité inspirées par les peintures présentées ici, j'ajoute ci-dessous un condensé des informations biographiques expliquant la tristesse présente dans toute l’œuvre d'Edvard Munch.


Edvard naît le 12 décembre 1863 à Løten en Norvège. De constitution chétive, il n'est pas baptisé à la cathédrale mais à la maison par crainte d'un refroidissement. Deuxième de cinq enfants, il grandit à Christiana (actuelle Oslo). Mais à l’âge de 4 ans, il perd sa mère, emportée par la tuberculose.

Son père Christian Munch, médecin militaire, se réfugie alors dans la religion et fait régner dans son foyer une atmosphère puritaine et confinée.

À 13 ans, Edvard échappe de peu à la mort. Mais en 1877, c’est sa sœur chérie, Sophie, qui meurt à 15 ans de la tuberculose, après qu’il ait assisté à son agonie. Des cinq enfants, seul son frère Andreas (1865-1895) devenu médecin, se marie​. Mais il meurt brusquement d'une pneumonie quelques mois après son mariage.

« La maladie, la folie et la mort sont des anges qui se sont tenus auprès de moi depuis le jour de ma naissance», écrit Munch qui ressassera la souffrance et l’angoisse existentielle tout au long de son œuvre.

Son père, dont il dit hériter des « semences de la folie» a bercé ses enfants avec les fantômes des contes d’Edgar Poe. Munch se souciait donc de la maladie héritée de son grand-père et de son père, qui tous deux souffraient de dépression. Sa sœur Laura a, quant à elle, été traitée dans un service psychiatrique.

Ainsi, les œuvres de l'artiste ont reflété tout au long de sa vie les affres de son enfance et de sa jeunesse : angoisse, solitude, maladie, séparation, deuil.

Sources :

Biographie de Munch sur le site RMN

L’enfance douloureuse de Munch, point de départ de son œuvre

Jeunesse de Munch dans l'article de Wikipédia