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Spectacles pyrotechniques

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Non la terre ne se saoule pas
la terre ne tourne pas de travers
elle pousse régulièrement sa petite voiture des quatre saisons
la pluie... la neige...
la grêle... le beau temps...
jamais elle n’est ivre

c’est à peine si elle se permet de temps en temps
un malheureux petit volcan

Jacques Prévert


Étymologiquement, la pyrotechnie est l'Art du Feu. La pyrotechnie est la science étudiant la combustion des matériaux sans intervention de l'oxygène de l'air. D'où, une certaine analogie entre la formation du magma qui s'échappe desvolcans et la pyrotechnie des feux d'artifice.

Dans le cas des volcans, c'est principalement l'incandescence de la lave qui produit les effets lumineux.


Éruption du Vésuve (détail)
Pietro Fabris - 1771
planche XXXVIII du Campi Phlegraei

Au fil du temps, les volcans sont devenus une attraction spectaculaire pour les populations qui avaient la chance de se trouver à bonne distance de leurs éruptions pour ne pas en être victimes.


Vue de l'éruption du Mont Vésuve
Pierre-Jacques Volaire - 1779
huile sur toile 56 x 76 cm, collection privée

Feux d'artifice au Château Saint-Ange à Rome
Jakob Philipp Hackert - 1775
Klassik Stiftung, Weimar


Après que Pline le Jeune a été le témoin et rapporteur de l'éruption explosive de 79 qui a enseveli (entre autres) la ville de Pompéi, le Vésuve n'a pour ainsi dire jamais cessé d'être un objet d'étude pour les érudits. 


La destruction de Pompéi
Pierre-Henri de Valenciennes - dernier quart du XVIIIe siècle
collection privée

Après Pline le Jeune, les volcans ont continué à exciter la curiosité des hommes. À partir du XVIIe siècle les savants échafaudèrent théories sur théories pour tenter de déterminer leur origine et leur formation. L'un des premiers à s'aventurer sur le terrain fut un anglais, Sir William Hamilton, ambassadeur britannique au royaume de Naples entre 1764 et 1800.

Durant son mandat, lord William Hamilton, a très souvent gravi les pentes du Vésuve pour observer ce volcan de près.


Éruption du Vésuve (étude pour Campi Phlegraei)
Pietro Fabris - 1771
Museo Nazionale di San Martino, Naples


Lors de l'éruption effusive du 11 mai 1771, Hamilton accompagné du peintre Piétro Fabris (employé pour faire des croquis destinés à illustrer le livre de l'ambassadeur) furent les guides de Ferdinand 1er et Marie-Caroline d'Autriche, le couple royal de Naples et de Sicile, ainsi que des courtisans qui s'aventurèrent sur les pentes du volcan afin de contempler le fantastique spectacle offert par la nature en furie.


Le roi et la reine de Naples visitant les lieux de l'éruption de 1771 avec sir William Hamilton
Pietro Fabris - 1771
Campi Phlegraei ou Observations sur les volcans des Deux Siciles,
Naples, 1776-1779, planche XXXVIII


Avant l'avènement de la photographie en couleurs, ce sont les peintres qui ont immortalisé les grands spectacles pyrotechniques offert par le Vésuve, jamais avare d'attraction sensationnelles... et par les princes, toujours avides de gloire.



Éruption du Vésuve
Camillo de Vito (gouache)
collection privée (lire la notice)


Feu d'artifice au Château Saint-Ange à Rome
Pietro Fabris - vers 1773
Government Art Collection, UK


L'éruption du Vésuve en 1774
Jakob Philipp Hackert - 1774
Staatliche Kunstsammlungen, Dresden


Feu d'artifice à Torre Annunziata
Oswald Achenbach - vers 1863-72
Palais Dorotheum, Vienne


L'éruption du Mont Vésuve
Pierre Jacques Volaire - 1777
North Carolina Museum of Art


Festival et feu d'artifice au clair de lune à Resina
Oswald Achenbach - 1855
Crocker Art Museum, Sacramento USA



L'éruption du Vésuve de 1779
Jakob Philipp Hackert - 1779
collection privée (notice)



Feu d'artifice à Naples
Oswald Achenbach - 1875
Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg (notice)



Éruption du Vésuve
Camillo de Vito - 1817
collection privée



Éruption du Vésuve (gouache)
École napolitaine - vers 1830
collection privée


Pour terminer, ce billet explosif, voici un aperçu de spectacles pyrotechniques sans artifices, mais non dénués d'émotions fortes :








Bonne fête nationale !
et
beau feu d'artifice
(si c'est le 14 dans votre commune)





©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013


Never stop

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never stop dreaming
but

  stop the dog days ! 


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Carré magique

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À l'instar de Claude
Reine des zozios et du crochet
je vous ai tricoté des petits carrés
Pas pour faire un gilet
 
juste pour vous amuser
si vous aimez la peinture 
et si vous avez envie de jouer !




Sur chacun des 9 carrés ci-dessus figure un détail d'un tableau célèbre.

La taille du détail par rapport au reste du tableau est variable.

Le degré de "célébrité" est également variable, certains sont plus connus que d'autres. Néanmoins, tous ces tableaux sont connus de la plupart des personnes qui s'intéressent un peu à la Peinture

Pour être tout-à-fait juste, c'est en recherchant des tableaux qui ont servi à constituer le grand carré, que j'ai découvert l'un d'eux. J'ai hésité à le faire figurer, mais vu que le peintre qui l'a réalisé est hyper célèbre, certain(e)s d'entre vous le connaissent sans doute.

Afin de faciliter vos réponses, les neuf petits carrés, sont numérotés comme suit




À vous d'indiquer le titre du tableauà la suite du numéro du détail que vous aurez identifié.
Et bien sûr le nom du peintre !


Bonne chance
et que la ou le meilleur(e) gagne !



Pendant la durée du jeu, les commentaires sont modérés, ils ne seront visibles que lorsque je publierai la solution.


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Carré, neige et solution

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Avec le froid, la neige est arrivée en région parisienne.
D'abord une fine pellicule, qui a tenu malgré le soleil...


Mercredi 16 janvier


...ensuite une bonne couche, tombée cette nuit et qui s'est bien installée sous le ciel gris de samedi dans lequel volètent toujours quelques flocons de ci de là.


Il y a un avion qui se cache dans une des photos, l'avez-vous repéré ?
(cliquez sur l'image pour mieux voir)




























Laissons tomber la neige et passons à présent à la solution de l'énigme picturale que constituait le "Carré Magique" du billet précédent.


Pour commencer, un rappel du Carré Magique


et voici les tableaux
correspondants aux détails des cases


Gabrielle d'Estrées (à droite) et sa sœur la duchesse de Villars
École de Fontainebleau - vers 1594
Musée du Louvre

La notice de la base Joconde indique que cette peinture fut précédemment attribuée à François Clouet avant d'être classée "anonyme" parmi les tableaux de l'École de Fontainebleau. La fiche du Musée du Louvre précise qu'il s'agit du Portrait présumé de Gabrielle d'Estrées et de sa sœur la duchesse de Villars.


La Grande Odalisque
Jean-Auguste-Dominique Ingres - 1819
Musée du Louvre (notice)

La déformation anatomique de cette odalisque, au torse très étiré, est l'un des exemples de la liberté de style expressément revendiquée par Ingres. L'artiste privilégie ainsi le style et l'esthétique au mépris du réalisme, comme le firent avant lui les peintres maniéristes de la Renaissance.


Les époux Arnolfini
Jan van Eyck - 1434
The National Gallery, Londres (notice)

Bien que Les époux Arnolfini soit l'un de mes tableaux préférés, vu qu'il a depuis longtemps fait l'objet de maintes interprétations et analyses, je me bornerai ici à indiquer la race du petit chien : c'est un Affenpinscher.


La Vénus d'Urbino
Le Titien - 1538
Galerie des Offices, Florence

Le "tichien" du Titien (ouaf !) dort si bien près de sa maîtresse, qu'il se fait oublier et n'éveille pas suffisamment l'attention pour demeurer en mémoire. Du moins pour certain(e)s d'entre vous, qui n'ont pas réussi à l'identifier. Pour ce tableau aussi les analyses ne manquent pas (lire ici celle de Wikipédia).

Quant à la race de ce mignon petit chien, c'est un épagneul nain continental (pourquoi continental ? je n'en sais rien !). Cette race comprend deux variétés, le phalène qui a les oreilles tombantes, comme celui qui dort sur le tableau du Titien, et le papillon qui a les oreilles dressées (source et photos).

Dans le premier standard de la race, cette variété était nommée "Vecelli", en hommage à Tiziano Vecelli (ou Vecellio), alias Le Titien. Sur le portrait de Clarissa Strozzi à l'âge de deux ans, le phalène du Titien apparait cette fois bien éveillé. Le même épagneul nain endormi se trouve aussi sur le portrait d'Éléonore de Mantoue, épouse du Duc d'Urbino.


Deux Crabes
Vincent van Gogh - 1889
The National Gallery, Londres (notice)

Les Deux Crabes de Van Gogh, voila une peinture qui m'a bien étonnée quand je l'ai découverte en recherchant des tableaux célèbres. Tout d'abord parce que je ne la connaissais pas (il va falloir que je me décide à traverser la Manche !). Ensuite, si on me l'avait montrée en me demandant qui l'a peinte, j'aurais eu bien de la peine à répondre. Autre surprise, ces Deux Crabes ne sont pas les seuls de la main de Van Gogh, il y en un autre au musée d'Amsterdam.



Un bar aux Folies Bergère
Édouard Manet - 1882
The Courtauld Gallery, Londres

Ici, j'envoie un grand coup de chapeau à  Elfi et Nathanaëlle - ainsi qu'à Michel (alias Avignon) et Hazló - qui ont identifié la case n°6 du "Carré Magique". À votre place j'aurais mis des jours à trouver !

Noter au passage, que singulièrement il n'y a pas de pluriel au mot Bergère. L'explication se trouve sur cette page retraçant l'historique des Folies Bergère (c'est imprimé en rouge).


La Laitière
Johannes Vermeer - 1660
Rijksmuseum, Amsterdam

La chaufferette de La Laitière n'est pas ce que l'on remarque, ni retient, le plus dans ce magnifique tableau. D'après l'article de Wikipédia, elle aurait remplacé un panier à linge..



Les Ambassadeurs
Hans Holbein le Jeune - 1533
The National Gallery, Londres (notice)

Les Ambassadeurs, ou le double portrait de deux diplomates français ayant vécu dans la première moitié du seizième siècle, est un tableau imposant par ses dimensions et par la virtuosité du peintre. Là non plus les exégètes ne manquent pas, c'est le genre de peinture qui nécessite des pages et des pages pour pour en faire le tour.  L'analyse de Wikipédia est à la hauteur de la réputation de ce tableau qui, par son anamorphose et les objets qu'il présente, pourrait être considéré comme une Vanité du Savoir.



Les Ménines
Diego Velázquez  - 1656
Museo Nacional del Prado, Madrid (notice)

Les Ménines, ou La Famille de Felipe IV, je ne sais pourquoi ce tableau m'a toujours fait une impression bizare. Est-ce parce que le spectateur se sent observé par quatre personnages, dont aucun n'esquisse ne serait-ce que l'ombre d'un sourire ?

En approfondissant la question à l'occasion de ce billet, je viens de lire que le destin de la petite infante Marguerite-Thérèse a été bref. Mariée à l'âge de quinze ans à Léopold 1er Empereur du Saint Empire, elle décède dans sa vingt-deuxième années des suites de son quatrième accouchement. Sur ce tableau, la petite infante à cinq ans.

********

Voilà, après avoir fait le tour des neuf cases du carré, il me reste à féliciter Nathanaëlle qui a trouvé les titres de huit tableaux.

Elfi s'étant volontairement mise hors concours en écrivant« après mûr réflexion et l'aide d'un livre.. les dames au bain.. le petit chien et le panier aux crabes ... je le laisse aux autres..:))) ».

Michel aussi mérite vos applaudissement pour avoir été le premier a donner d'emblée les titres de sept tableaux.

Le détail des résultats de tous les participants se trouve à la fin des commentaires qui font écho au Carré Magique.


Merci à toutes et à tous et bon dimanche
avec ou sans neige !


EDIT du 22 janvier 2013
Ajout des informations concernant la race du petit chien qui figure sur La Vénus d'Urbino


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Des nouvelles des jumelles - Grace

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C'est en cherchant à déterminer la race du chien présent sur The Twins, le tableau de John Everett Millais objet d'un précédent billet, que j'ai trouvé quelques informations sur les jumelles Hoare, ainsi que sur leur famille. Et sur le chien, of course !



The Twins, Kate and Grace Hoare
John Everett Millais - 1876
The Fitzwilliam Museum, Cambridge (notice du musée)


Sur ce portrait, Kateest à gauche, auprès du chien. Elle a l'air plus sereine et plus avenante que Grace, qui, plus raide dans son attitude, semble avoir un tempérament nerveux, voire anxieux. Tout l'art du peintre réside dans cette extraordinaire conjugaison de la différence de caractère des jumelles avec leur ressemblance physique. Ce que John Everett Millais a réussi avec avec une rare virtuosité.

Les jumelles Hoare, Kate Edith et Grace Maud sont nées en 1856, à Kingston-upon-Thames. Elles faisaient partie des nombreux enfants de Thomas Rolls Hoare, riche industriel, associé de Nobles & Hoare, une entreprise qui fabriquait des vernis pour l'industrie automobile et pour les compagnies maritimes et ferroviaires, ainsi que des couleurs pour les artistes peintres.

Thomas Rolls Hoare a commandé le portrait de ses fillesà  John Everett Millaisà l'occasion de leur vingtième anniversaire. Millais a commencé le portrait en décembre 1875 et il l'a achevé au mois d'Août suivant, pour un montant de 1 500 guinées.

Une douzaine d'années auparavant, Millais avait réalisé, avec le même brio, le portrait de la fille de John Noble, l'associé de Mr.Hoare dans l'entreprise Nobles & Hoare.


Lilly, daughter of John Noble
John Everett Millais - 1864
collection privée


Le portrait de la petite Lilly Noble ayant obtenu un énorme succès, c'est très certainement pour cette raison que le père des jumelles a choisi Sir J. E. Millais pour lui demander de peindre celui de ses filles.

Un autre portrait, triple cette fois, peint par Millais pour les vingt ans de Diana, Elizabeth et Mary Armstrong, est à mettre en parallèle avec celui des jumelles Hoare.


Hearts are Trumps (portrait de Diana, Elizabeth et Mary Armstrong)
John Everett Millais - 1872
Tate Britain (lire la notice)


Le texte de la notice de la Tate Britain accompagnant le portrait des trois filles de Walter Armstrong laisse entendre que (comme l'indique le titre du tableau) les cœurs sont des atouts. Ce qui est une fine allusion à la concurrence existant entre les sœurs à la recherche d'un mari. À ce propos, il est permis de penser que les parents qui investissaient dans le portrait de leurs filles à l'occasion de leurs vingt ans, le faisaient sans doute avec l'idée de les "caser" sans tarder !

* * *

Grace Maud (1856-1946) s'est mariée deux ans avant sa sœur jumelle. Elle a épousé le Lieutenant de Marine Sydney Marow Eardley-Wilmot le 11 octobre 1877 (environ un an après la réalisation du portrait). Peut-être était-elle déjà fiancée avec lui à l'époque où elle posait pour Millais en compagnie de Kate. Le mari de Graceétait l'un des fils de Sir John Eardley Eardley-Wilmot, 2e Baronnet, homme politique et Juge influent du Royaume-Uni.


Sir John Eardley Eardley-Wilmot, 2nd Bt (beau-père de Grace Hoare)
Sir Leslie Ward - 1885
National Portrait Gallery, London (notice)

Sir Sydney Marow Eardley-Wilmot a fait carrière dans la Royal Navy. Promu Lieutenant à l'âge de 22 ans, il est sorti de la Vernon Torpedo School en 1869 avec le grade de Lieutenant principal. Il a épousé Grace en 1877, quelques jours après son trentième anniversaire. Parallèlement à sa carrière militaire, il a rédigé de nombreux ouvrages concernant la Marine et son sejour aux Indes, ainsi que des articles dans l'Encyclopædia Britannica. Parmi ses livres, on trouve par exemple celui-ci rédigé alors qu'il n'était encore que Lieutenant, ou bien celui-là, qu'il a dédicacé à la Reine Victoria.

Entre 1885 et 1886, lors de la guerre des Mahdistes, il commandait le brick H.M.S. Dolphin en Mer Rouge et il a participé à la défense du port de Suakin.

HMS Dolphin
lithographie de John Vernon


Sir Sydney Marow Eardley-Wilmot a quitté définitivement la Navy en 1909, avec le grade de Contre-Amiral. Pendant sa retraite, il a continué à écrire. Ce livre, sur la bataille de la Mer du Nord en 1914, par exemple. Il s'est éteint en 1929 à l'âge de 81 ans. Sa tombe se trouve à Nice, au cimetière de Caucade.


Contre-Amiral Sydney Marow Eardley-Wilmot


* * *


Grace et Sydney Eardley-Wilmot ont eu quatre enfants :
Kate, May, Nora et Guy



May (ou D.) Eardley-Wilmotétait la seconde fille du couple, elle est née à Londres le 15 février 1883. Après avoir fait  ses études à Heidelberg, en Allemagne, elle est rentrée en Angleterre où elle à intégré la Performing Right Society (équivalent de la SACEM), société au sein de laquelle elle a acquis une excellente réputation de parolière.

Elle est principalement connue pour être l'auteur des paroles de Little grey home in the West, une chanson rendue célèbre lors de la première guerre mondiale, par les soldats anglais ayant la nostalgie de leur foyer.


Ancienne carte postale éditée par Bamforth & Co
paroles de Little Grey Home in the West (voir la partition)


À propos de cette chanson, May a dit plus tard qu'elle avait été fascinée par des cottages de pierre grise découverts lors d'une promenade dans le Gloucestershire au début du siècle. Little Grey Home in the West est née de là. Mis en musique par Hermann Löhr, le poème de May a connu un succès mondial.


Cottage at Fairford, Gloucestershire
John Singer Sargent - 1892
aquarelle (collection privée)


MayEardley-Wilmot devait avoir un second prénom commençant par la lettre "D", car en dehors de sa biographie (à lire ici) et la biographie de son neveu (le fils de sa sœur Nora, dont il va être question un peu plus bas), sur la plupart des documents la concernant, May est toujours désignée comme "D. Eardley-Wilmot"...



Little grey home in the West
paroles de D. Eardley-Wilmot - édition 1911
musique de Hermann Löhr (1871-1943)


Little grey home in the West, a été reprise par Tino Rossi (avec les paroles françaises de Pierre d'Amor) sous le titre Petite maison grise. Parmi les autres chansons de May, on trouve : Rose of My Heart, Coming Home, The Road of Looking Forward, What a Wonderful World it Would be, ainsi que les paroles de Destiny, une valse publiée en 1912 et qui serait l'un des morceaux joués sur le Titanic... Cliquez ici pour voir la vidéo et écouter les paroles de la chanson.


Partition de Destiny (crédit)


Poète dans l'âme, MayEardley-Wilmot a consacré sa vie à l'écriture lyrique et à l'enseignement du chant. En tant que poète, elle a publié un recueil intitulé « Voice from Dunkirk». May, qui ne s'est jamais mariée, est décédée le 3 Juin 1970 à Bromley (Kent) à l'âge de 87 ans.

Coupure de la Gazette de Montréal du 5 juin 1970 et ancienne carte postale


* * *


Parmi la descendance de Grace Hoare et de Sydney Eardley-Wilmot, j'ai également trouvé des informations intéressantes concernant la descendance de  Nora, leur troisième fille.


Nora Eardley-Wilmot est née le 24 février 1885. Elle a épousé Edward Cleland Richardson le 19 octobre 1909 et elle est décédée le 23 novembre 1976 à l'âge de 91 ans. Elle était la mère du compositeur et pianiste Clive Richardson.



Clive Richardson a été l'un des pionniers de la Musique légère. Avec des dizaines d'œuvres descriptives, telles "Beachcomber", "Locomotion" ou "Holiday Spirit", il a établi le modèle pour un style de musique qui a influencé toute une génération de compositeurs.



Clive Richardson - Running Off The Rails
(titre original Locomotion)



Clive Richardson est né à Paris le 23 Juin 1909. Son père, Edward Richardson, faisait partie d'une famille de négociants en sucre écossaise et sa mère (comme on l'a vu précédemment) était la fille du Contre-amiral Sir Sydney Eardley-Wilmot. Ainsi, Clive était le petit-fils de Grace Hoare.

Le jeune Clive a effectué toute sa scolarité à Harrow School. Ensuite, bien qu'ayant montré un talent prodigieux en matière de musique dès son plus jeune âge, il a entrepris sérieusement des études de médecine. Mais finalement, il les a abandonnées au profit de la musique.

Entré à la Royal Academyà Londres, il y a étudié non seulement le piano, l'orchestration et la direction d'orchestre, mais aussi l'orgue, le violon, la clarinette, la trompette, le trombone et les timbales. En 1931, alors qu'il était encore étudiant, il a joué dans le 5e Concerto Brandebourgeois  au Queen's Hall de Londres (hélas détruit durant la Seconde Guerre mondiale) sous la direction de Sir Henry Wood, ce fut son premier grand succès musical.


Sir Henry Wood in the Queen's Hall
Adrian Paul Allinson - 1920
Victoria and Albert Museum, London (lire la notice)


Au début de sa carrière professionnelle, Clive Richardson a travaillé comme accompagnateur-arrangeur pour des revues musicales, il a participé à des émissions de la BBC et il a effectué de nombreuses tournées durant plusieurs années en Europe, et jusqu'en Amérique, au prestigieux Rainbow Room de New York.

En 1937, il a rejoint la Gaumont British comme assistant directeur musical, dans les studios de Lime Grove où, sous la direction de Louis Levy, il a composé et orchestré la musique d'une centaine de films. Mais comme une partition complète est rarement composée par une seule personne, c'est invariablement Levy seul qui a été crédité au générique.

Clive Richardson et Eileen (sa première épouse)
détail de la photo avec Cecil Milner et sa femme
leurs amis de longue date


Au début de la guerre, Richardson a cessé toute activité musicale pour rejoindre l'armée. Officier réserviste de la Territorial Army, il a été affecté à une succession de bataillons de DCA et a servi à Coventry, Manchester et Birmingham. Son expérience dans ces villes lui a procuré l'inspiration pour composer sa "London Fantasia", qui dépeint une journée dans la vie d'une ville bombardée. Le succès de  cette œuvre majeure fut immédiat. Cliquez ici pour écouter la vidéo et lire la notice concernant le déroulement de la London Fantasy

Fire Blitz on Bath
Wilfred Haines - 1942
Imperial War Museum, London (lire la notice)



Après la guerre, Clive a fait équipe avec son compatriote et ami, le pianiste Tony Lowry, pour former le duo "Lowry et Richardson - Quatre Mains en harmonie". Ils ont fait quelques apparitions au cinéma et ce fut un succès inattendu, deux pianos à queue et une troupe de danseuses surprenantes remplissaient presque tout l'écran.

Lowry et Richardson - Quatre Mains en harmonie



Clive Richardson a continué à composer jusqu'à la fin des années soixante-dix, tout en reconnaissant que sa musique n'avait plus guère d'audience à l'époque de la Pop. C'est pourquoi il a été particulièrement heureux lorsque ses œuvres ont gagné de nouveaux admirateurs à travers la renaissance de la musique légère dans les albums de CD qui ont commencé à sortir vers 1990.

En 1988, il a également eu la joie de recevoir la Médaille d'Or de la British Academy of Songwriters, Composers and Authors. Une dizaine d'années après cette belle récompense, Clive Richardson s'est éteint doucement, le 11 Novembre 1998à l'âge respectable de quatre-vingt neuf ans. Little Grey Home in the West  (la chanson écrite par sa tante) a été jouée lors de ses obsèques.


* * * * * * *

Quant à Kate Edith
la jumelle de Grace Maud
elle avait des dons artistiques.

 Ce sera le sujet d'un prochain billet
(qui passionnera sans doute plus d'une lectrice)


Pour terminer avec le sourire ce billet légèrement trop long, consacré en partieà la musique légère, voici The Typewriter, un musique popularisée par Jerry Lewis dans le film Un chef de rayon explosif (titre original Who's Minding the Store) sorti en 1963.



The Typewriter, musique légère composée par Leroy Anderson




Sources pour la biographie de Clive Richardson :
Robert Farnon Society
The Independent


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Des nouvelles des jumelles - L'album de Kate

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Ce billet fait suite au précédent, dans lequel j'ai entrepris de publier les informations les plus intéressantes parmi celles que j'ai dénichées sur la toile concernant le portrait des jumelles Hoare peint par Sir John Everett Millais.


The Twins, Kate Edith et Grace Maud Hoare
John Everett Millais - 1876
The Fitzwilliam Museum, Cambridge (notice du musée)


Après avoir exposé, entre autres, les dons respectivement poétiques et musicaux d'une fille et d'un petit-fils de Grace Maud dans le billet précédent, voici à présent ce que j'ai découvert au sujet de Kate Edith, sa sœur jumelle.

Kate Edith Hoare (1856-1948), a épousé le 8 janvier 1879 le Lieutenant de Marine Hugh George Gough, né en 1846, enrôlé dans la Navy en 1860, promu Lieutenant en 1870, puis retraité avec le grade de Commandant. Le couple a sans doute eu des enfants, mais je n'ai pas trouvé d'information sur leur progéniture. Par contre, concernant Kate, la recherche d'information associant ses prénoms au nom de son époux a été plus fructueuse. Ainsi, j'ai appris que Kate a fait montre de dons artistiques dans le domaine des arts graphiques.


Affiche de l'exposition du Metropolitan Museum of Art
du 2 Février au 9 mai 2010
lire la notice du musée



Le Victoria and Albert Museum de Londres conserve un album de photos de famille, qui lui a été donné par Guy Eardley-Wilmot, le fils de Grace. Guy (1893-1966) avait vraisemblablement hérité de cet album au décès de sa tante Kate, en 1948.

L'album de Kate est constitué d'une cinquantaine de pages comportant des aquarelles ou des dessins. Sur la plupart des pages, Kate a collé, après les avoir découpées, des photographies de membres de sa famille ou de personnes de son entourage, en formant pour chaque page une mise en scène plus ou moins fantaisiste ou humoristique.

Vous pouvez voir la totalité des images originales de l'album de Kate (sur deux pages : 45 + 5 images) en cliquant ici.


"Ducks" Page sans titre du Gough Album
Kate Edith Gough - années 1880
Victoria & Albert Museum, London (lire la notice)


Personne ne sait avec certitude où, quand et par qui, les photos collées dans l'album de Kate ont été faites. Une chose est cependant reconnue, les dessins et les fonds de page aquarellés ont été réalisés par Kate elle-même.

L'album de Kate n'est pas un cas isolé, il est issu d'un passe-temps assez répandu à son l'époque parmi les femmes appartenant comme elle à la gentry. Il y avait même une princesse parmi les adeptes de ce passe-temps. Vous aurez un aperçu de l'album d'Alexandra, princesse de Galles, en cliquant ici.


"Portrait découpé de deux femmes" (titre donné par le musée)
peut-être les jumelles Grace et Kate Hoare mises en scène dans un parc
(à moins qu'il ne s'agisse d'Alexandra de Danemark en compagnie de sa sœur Dagmar...)
Page du Gough Album (voir la notice du V&A Museum)



En réalisant dans leurs leurs albums des collages photographiques un demi-siècle avant l'emploi de papiers collés dans les tableaux d'artistes d'avant-garde, tels Braque, Picasso ou Juan Gris, Kate et les dames de la bonne société victorienne (souvent épinglées pour leur strict respect des convenances) ont fait preuve d'une singulière modernité.


La Guitare
Juan Gris - 1913
Centre Pompidou, Paris (lire la notice)


Les collages des jeunes ladies, tels ceux de Kate Hoare-Gough ou ceux de Constance Sackville (très semblables à ceux de Kate) représentent l'émergence du collage et du montage photographique en Art, bien avant les expériences de l'artiste dadaïste Hannah Höch.


Da Dandy
Hannah Höch - 1919
(lire l'article du Centre Pompidou)



Les collages de Kate reflètent, parfois avec une pointe d'ironie et souvent avec humour, une partie de ses goûts, de ses idées et de ses occupations.

En examinant les pages de son album, on apprend que Kate aimait le tennis, le patinage et l'équitation et qu'elle a sans doute voyagé au Maroc en 1882. Sur certaines pages, en comparant avec son portrait peint par John Everett Millais, on semble la reconnaitre... À moins qu'il ne s'agisse de sa jumelle !


"Portrait d'une dame" -  titre donné par le musée
Ici on reconnait bien Kate (ou sa jumelle ?)
Page du Gough Album (notice)




"Portraits découpés d'un homme et d'une femme"  -  titre donné par le musée
peut-être Kate et son époux, Hugh George Gough, capitaine de la Navy,
mis en scène sur un navire

Page du Gough Album (notice)



"Portrait d'une dame" -  titre donné par le musée
Kate (ou sa jumelle) attendant le retour de l'époux voguant sur les mers
(les maris de Kate et de sa sœur Grace étaient tous deux officiers de Marine)
Page du Gough Album (notice)



"Portrait d'une dame" -  titre donné par le musée
Kate dans l'attitude traditionnelle des femmes de marins
Page du Gough Album (notice)



L'art du collage photographique s'est développé en Angleterre aux travers des albums de famille. L'habitude d'enjoliver ces albums remonte assez loin dans le temps, bien avant l'avènement de la photographie. C'est grâce au procédé du portrait-carte, breveté par Disdéri en 1854, que cette sorte d'Art à pris naissance.

Les portraits au format carte de visite que réalisait Disdéri étaient pris avec un appareil spécial comportant une plaque mobile et plusieurs objectifs qui, ouverts tour à tour, permettaient d'obtenir des poses différentes.

Un des premiers appareil utilisés par le studio Disdéri


Très vite, ces appareil se perfectionnèrent pour faire face à une demande du public toujours grandissante, donnant ainsi naissance aux appareils à images multiples.

Appareil pour portrait au format carte de visite
muni de douze objectifs


Selon le nombre d'objectifs, on pouvait ainsi prendre de quatre à douze poses différentes sur une même plaque, ce qui accélérait notablement le temps de manipulation.


Marie Petipa
studio Disdéri - 1863


Dès la fin des années 1850 la mode du portrait carte-de-visite se répand comme une traînée de poudre et la clientèle de Disdéri s’étend rapidement au-delà de la France. Chacun collectionne les portraits de sa famille et de ses amis, et même des célébrités de l’époque. Disdéri ouvre alors une succursale à Londres, mais il sera bien vite concurrencé par ses confrères britanniques.


William Harris Weatherhead (1843-1911), Peintre
Portrait carte réalisé au studio Disdéri de Londres
National Portrait Gallery, Londres (notice du musée)


Dans l'exemple ci-dessous, Kate a visiblement utilisé l'un de ces portrait-carte réalisés en studio dont la vogue avait déjà atteint l'aristocratie britannique depuis une bonne dizaine d'années, lorsqu'elle a constitué son album.


"Portrait d'une dame" - titre donné par le musée
collage et dessins de Kate Edith Gough
Page du Gough Album (notice)



Le format réduit des portraits-carte avait l'avantage de s'inclure facilement dans les albums. Des albums à la couverture richement ornée furent alors créés par les studios de photographie et vendus directement à leur clientèle pour qu'elle puisse y conserver ses photos.


À l'intérieur des albums, donnant libre cours à leur imagination, certaines femmes de l'aristocratie anglaise constituèrent d'amusantes mises en scène pour les portraits découpés de leurs parents ou amis. Si cet art du collage photographique au XIXe siècle semble s'apparenter au scrapbooking contemporain, il ne comporte cependant pas de petits rubans, cœurs, étoiles, boutons et autres bouts de papier standardisés.

L'art des ladies victoriennes était beaucoup plus original.


"Portrait découpés" - titre donné par le musée
peut-être les enfants de Kate...
Page du Gough Album (notice)


En dehors de ses talents artistiques, je n'ai rien appris d'autre sur Kate Edith Hoare, si ce n'est qu'elle est décédée en 1948, à l'âge respectable de quatre-vingt-douze ans, soit deux ans après  Grace sa sœur jumelle.



Avant de terminer ce billet, j'aimerais revenir un instant sur un détail amusant du tableau de Millais

The Twins, Kate and Grace Hoare (détail)
John Everett Millais - 1876


Vous voyez de quoi je veux parler
je suppose ?...
sinon
réponse dans le prochain billet
;-)



N. B. : toutes les images de l'album de Kate reproduites ci-dessus proviennent du site du musée. Afin d'obtenir une meilleure présentation, j'ai recadré les sujets. Pour améliorer la lisibilité des visages sur quelques photos, la luminosité et les contrastes ont légèrement été modifiés.



Texte © VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Flemmitude et bullitude

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Bullitude


La crise de flémingite aiguë qui m'a frappée cette semaine a perturbé mon programme de recherches et le chien des jumelles est resté à la niche !


Flemmitude


Cependant, je profite de cette publication pour signaler une mise à jour d'un ancien billet concernant le tableau de Raoul Dufy Vue de l'église de Jonquières (et non pas celle d'Avignon comme ce titre lui avait été attribué par erreur).





Pour les amateurs de Raoul Dufy, l'exposition en cours au musée Ziem de Martigues est à voir jusqu'au 13 octobre prochain.




©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Fortuitude

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Un peu comme dans les récits de Shéhérazade, qui découlent les uns des autres, voici l'histoire à rebondissements du nom antique d'une île asiatique. Depuis l'Inde védique et la Perse de Zarathoustra, ce nom a voyagé au fil du temps, porté par la plume des poètes et des écrivains, pour finalement parvenir jusqu'à nous en tant que concept à la mode.


Ferdowsi au milieu d’une assemblée de poètes à Ghazneh
Shâhnâmeh du shah Ismâ’il II - 1576
Musée Rezâ Abbâssi, Téhéran


Tout commence en Perse, au Ve siècle, avec le roi sassanide Bahrâm V (ou Bahrâm Gûr) qui, selon la légende, a épousé une princesse indienne nommée Sapinud. Le roi Bahrâm aimait énormément la chasse, mais aussi les arts et la poésie.

Aux alentours de l'an mille, un des plus grands poètes persans, du nom de Ferdowsî (ou Firdousi selon les transcriptions) a repris et complété le Shâh Nâmeh, le Livre des Rois de Perse. Cette vaste épopée retraçant l'histoire de la Perse ancienne et de ses rois contient des textes de la mythologie zoroastrienne et des légendes, parmi lesquelles figurent quelques épisodes de la vie de Bahrâm Gûr.





Le Shâh Nâmeh raconte quelques uns des hauts faits de Bahrâm V, dont la vie est devenue si légendaire au fil du temps que d'autres poètes après Ferdowsî s'en sont inspirés.



Bahrâm Gûr tuant un dragon (détail)
Muhammad Zaman - XVIIe siècle
British Library  (notice)


Le deuxième grand poète persan ayant choisi Bahrâm V pour héros est Nizami Ganjavi. Dans son Khamseh (cinq joyaux) recueil de cinq longs poèmes épiques, se trouve celui intitulé Haft Paykar, en français « Les Sept Beautés» ou Les Sept Portraits, achevé en 1197.

DansLes Sept Beautés, Nizami conte comment Bahrâm, qui est sur le point de devenir roi de Perse après la mort de son père, se souvient des sept portraits de jeunes femmes, toutes d'une incomparable beauté, qu'il a découvert autrefois enfermés dans une salle secrète de son château natal.


Bahrâm Gûr découvrant les Sept Portraits
Haft Paykar - XIIIe siècle
Walters Art Museum, Baltimore, USA


Les Sept Portraits représentaient les princesses de sept royaumes plus ou moins éloignés de la Perse. Ils étaient assortis d'une prédiction astrologique indiquant que Bahrâm pourra épouser les Sept Princesses quand il sera devenu roi. Or, pour obtenir la couronne Bahrâm doit au préalable, comme tout prétendant au trône de Perse, tuer les deux lions qui en ont la garde.


Bahrâm Gûr obtient la couronne après avoir tué les deux lions (détail)
miniature d'un manuscrit de Nizami - début du  XIIIe siècle
Walters Art Museum, Baltimore, USA (notice)


Un fois établi sur le trône de la Perse, Bahrâm fait construire un grand palais comprenant sept pavillons. Dans le même temps, il envoie des émissaires aux souverains des sept royaumes, afin d'obtenir la main de chacune des princesses.

Suivants les conseils de l'astronome de la cour, les coupoles des sept pavillons doivent être décorées chacune d'une couleur différente pour s'accorder aux sept planètes et aux sept jours de la semaine qui leur sont associés.



Bahrâm Gûr devant les sept pavillons
miniature de l'anthologie du sultan Iskandar - 1410
Fondation Calouste-Gulbenkian, Lisbonne (notice)


Chaque soir, au terme de ses longues journées de chasse, Bahrâm va rendre visite à l'une des sept princesses. Les Sept Beautés résident chacune dans un pavillon et la teinte de leurs vêtements s'accorde à la couleur de leur coupole.


Bahrâm Gûr dans le Pavillon Noir
miniature du Khamsah de Nizami - XIIIe siècle
Walters Art Museum, Baltimore, USA (notice)


Soir après soir, chacune des princesses distrait son souverain en lui contant une histoire, à la manière de Shéhérazadedans les Mille et une Nuits.


Les Princesses des Sept Pavillons s'inclinant devant Bahrâm (détail)
Miskina & Farrukh - XVIe siècle
Walters Art Museum, Baltimore, USA (notice)



Le samedi, jour de Saturne, Bahrâm se rend dans le pavillon à la coupole noire pour y passer la nuit avec la fille du roi de l'Inde. Toute la soirée et un partie de la nuit, il écoute le long récit de la princesse, dans lequel les contes s'enchaînent les uns aux autres.


Bahrâm Gûr et la Princesse Indienne dans le Pavillon Noir (détail)
miniature d'un manuscrit de Nizami - 1548
Smithsonian's Museum of Asian Art (notice)



Environ un siècle après Nizami, un autre poète a intégré dans son œuvre l'histoire de Bahrâm et des Sept Princesses. Amir Khusrau Dihlavi a repris les contes exposés dans le Haft Paykar de Nizami et il les a adaptés à sa philosophie personnelle teintée de soufisme.

Dans son Hasht Bihisht«Les Huit Paradis»Amir Khusrau brode autour des thèmes précédemment développés par Nizami. Ainsi, cette fois la construction des sept pavillons est en relation avec une thérapie inspirée de la mystique soufi, élaborée par le médecin royal afin de distraireBahrâm qui, complétement possédé par sa passion de la chasse à l'onagre, s'épuise dans de longues poursuites au détriment des intérêts du royaume.


Bahrâm Gûr tuant un âne sauvage (détail)
miniature d'un manuscrit de Nizami - début du  XIIIe siècle
Walters Art Museum, Baltimore, USA (notice)


D'après les spécialistes de la poésie persane, Amir Khusrau a été le premier poète à incorporer les aventures des Trois Princes de Serendip parmi les contes que la Princesse du Pavillon Noir récite à Bahrâm Gûr dans le but d'amener son souverain à se passionner pour des choses moins primitives et terre à terre que la chasse.


Bahrâm Gûr dans le Pavillon Noir (détail)
miniature d'un manuscrit de Nizami - début du  XIIIe siècle
Walters Art Museum, Baltimore, USA (notice)


Les aventures des Trois fils du roi de Serendip sont issues des contes indien de tradition orale. Elles ont pour la première fois été couchées sur le papier par Amir Khusrau, poète d'origine indienne et adepte du soufisme.

C'est Cristoforo Armeno, ou plus vraisemblablement Michele Tramezzino l'imprimeur vénitien qui, en 1557 sous le pseudonyme d'Armero, traduisit ce conte en italien sous le titre Peregrinaggio di tre giovani, figliuoli del Re di Serendippo.





Voici mon résumé du conte, rédigé d'après le texte d'Amir Khusrau traduit en français en 1610 sous le titre Voyages et Aventures des Trois Princes de Serendip :



Le Roi s'entretient avec ses trois fils
page d'un manuscrit du Khamsah d'Amir Khusrau
Musée de San Diego (notice)


*****


Parvenue à ce stade de mon histoire, il est temps de parler de cette mystérieuse île deSerendip.
Vous l'avez sans doute deviné, c'est le nom antique dont il est question dans l'introduction de ce billet.


Si vous avez lu les contes des Mille et une Nuits, vous vous souvenez certainement des aventures de Simbad le marin. Cependant, il faudrait une mémoire prodigieuse pour avoir retenu le nom de l'île sur laquelle Simbad atterrit durant son sixième voyage alors qu'il vient, une fois de plus ! de faire naufrage.

Le navire de Simbad en mauvaise posture
Le Livre des mille nuits et une nuit
illustration de Léon Carré - 1932


« Ce qu’il y a de remarquable dans ce lieu, c’est que les pierres de la montagne sont de cristal, de rubis, ou d’autres pierres précieuses.»

Simbad découvrant la richesse de l'île
Nadir Quinto
(crédit image)



Les Mille et Une Nuits
LXXXVIe Nuit
Illustration de Milo Winter



« Nous marchâmes tous ensemble, poursuivit Simbad, jusques à la ville de Serendib  ; car c’étoit dans cette isle que je me trouvois.»
ainsi commence la LXXXVII Nuit


Simbad sur son radeau
René Bull - 1912


Serendip, Serendib, Sirandib, Sarandib ou Sarendip, voire Sarendippo selon les transcripteurs, c'est l'ancien nom donné par les commerçants arabes à l'île de Ceylan (aujourd'hui le Sri Lanka) île anciennement connue des Grecs de l'antiquité sous le nom de Taprobane.


On retrouve l'orthographe Serendib comme dans Simbad le Marin au chapitre XIV, intitulé La Danse, du roman en forme de contes, Zadig ou la destinée, écrit par Voltaire en 1747.

crédit image


On retrouve surtout dans Zadig ou la destinéeun chapitre entier
Le chien et le cheval qui n'est autre qu'une transposition étendue de l'histoire du chameau dans  Voyages et Aventures des Trois Princes de Serendip. Extrait :

Un jour, se promenant auprès d’un petit bois, il vit accourir à lui un eunuque de la reine, suivi de plusieurs officiers qui paraissaient dans la plus grande inquiétude, et qui couraient çà et là comme des hommes égarés qui cherchent ce qu’ils ont perdu de plus précieux.
« Jeune homme, lui dit le premier eunuque, n’avez-vous point vu le chien de la reine ? » Zadig répondit modestement : « C’est une chienne, et non pas un chien. - Vous avez raison, reprit le premier eunuque. - C’est une épagneule très petite, ajouta Zadig ; elle a fait depuis peu des chiens ; elle boite du pied gauche de devant, et elle a les oreilles très longues. - Vous l’avez donc vue, dit le premier eunuque tout essoufflé. - Non, répondit Zadig, je ne l’ai jamais vue, et je n’ai jamais su si la reine avait une chienne. »

Le Chien et le Cheval (illustration de Zadig)
Gustave Adolphe Mossa - 1924

Avant d'écrire Zadig, il est évident que Voltaire avait lu la traduction en français (publiée en 1719) du conte d'Amir Khusrau.

Le voyage de Serendip ne s'arrête pas là.

Le 28 janvier 1754, Sir Horace Walpole, un écrivain anglais qui à cette date n'a pas encore écrit Le Château d'Otrante, rédige une lettre à son ami le diplomate Sir Horace Mann alors en mission à Florence.

Horace Walpole (pastel sur papier)
Rosalba Carrierra - 1741
Houghton Hall, Norfolk


Dans sa lettre à Horace Mann, Walpole mentionne le conte d'Amir Khusrau. Il explique à son ami qu'il a lu une fois un conte stupide « I once read a silly fairy tale» (!) et qu'il en a malgré tout retenu la notion de découverte intéressante faite par hasard.
Notion pour laquelle il a inventé le mot serendipity, afin de la définir plus aisément.


Simbad le marinà découvert Serendib par le plus grand des hasards au début de son sixième voyage. Bizarrement, cette découverte accidentelle  correspond exactement à la notion de sérendipité telle que l'a définie Horace Warpole.


Horace Walpole
John Giles Eccardt - 1754
National portrait Gallery, London (notice)

En outre, la notion de récompense inattendue dont parle Warpole est analogue au destin de Simbad qui, naufragé ballotté au gré des flots, finit par atterrir sur une île fabuleuse où les pierres précieuses roulent sous ses pieds.


De nos jours, la Sérendipité, ce mot savant dont la plupart des français ignorent l'existence (et à fortiori le sens actuel) est à la mode. Ce concept de découverte heureuse survenant fortuitement a fait (et fait encore) l'objet d'une abondante littérature.

Avant de terminer, j'aimerais poser la question de l'emploi d'un terme savant (qui plus est issu de l'anglais) pour désigner un phénomène dont la principale caractéristique repose sur des faits qui se produisent de manière fortuite 


Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?!!

Que pensez-vous de Fortuitude ?


J'allais oublier !
Mercià Miss Yves qui m'a parlé de la sérendipité



©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Le mystère de l'araignée volante

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Une fois de plus je suis en retard pour la publication hebdomadaire de mon billet. Peu importe les raisons, bonnes ou mauvaises, le résultat est là. Ou plutôt, non, il n'y est pas !

En attendant que le chien des jumelles Hoare soit prêt à sortir de sa niche, je vous propose une photo mystérieuse.

Une toile d'araignée en pleine rue... comment est-ce possible ?



cliquez sur la photo pour l'agrandir


À vous de faire preuve de sagacité pour imaginer dans quelles circonstances j'ai fait cette photo.


Merci de votre compréhension et à bientôt (avec le chien !)



©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Le mystère de l'araignée volante éclairci

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Araignée volante !



Tout d'abord, j'adresse un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé à l'éclaircissement du petit mystère arachnéen présenté dans le billet précédent.

Et un grand bravo àNathanaëlleet àFifipour avoir deviné que l'araignée se trouve, non pas sur le pare-brise, mais sur sa toile dans la voiture !

Voici deux autres clichés de la bestiole (pris il y a exactement un mois aujourd'hui) sur lesquels la toile est bien visible.


photo sans flash


photo avec flash


Il s'agit d'une épeire diadème qui avait élu domicile dans notre véhicule, sans doute à l'occasion de la promenade au parc de Marly effectuée la veille du jour où j'ai photographiée l'araignée avec sa toile.

Comment s'était-elle introduite dans la voiture ?

Là est le mystère !

Ce jour là il faisait chaud à Marly et nous n'avions pas ouvert les vitres.
En y réfléchissant bien, je ne vois qu'une solution.
Au retour de notre promenade, l'un de nous deux (moi ou mon cher et tendre) l'a transportée sur ses épaules jusque dans la voiture.
Lorsque nous sommes rentrés au garage de la résidence, nous étions loin de nous douter qu'un passager clandestin serait la cause d'une belle surprise le lendemain en remontant dans notre véhicule !



Comment l'araignée tisse sa toile
(une vidéo de l'Espace des Sciences)


Vu la petite taille de notre bestiole perdue au centre de son immense toile dans la voiture, il s'agissait sans doute d'un monsieur épeire diadème.


Voyez ci-dessous la vidéo d'une tentative d'accouplement superbement filmée par Geispe. Je profite de l'occasion pour vous suggérer l'aller faire un tour sur son blog et de retrouver régulièrement ses publications sous le titre monotarcie dans la colonne de gauche du grenier : Allez voir si j'y suis.

Monotarcie est un véritable cours de sciences nat' dont j'apprécie énormément les leçons de chose.


 Tentative d'accouplement d'épeires diadème
lire la notice de la vidéo
(en cliquant si besoin sur À propos de)


C'est à la faveur de la nuit que notre minuscule tisserand a filé patiemment son ouvrage dans l'obscurité du garage.
Les points d'attache étaient le support du rétroviseur intérieur (hors champ) et le montant de droite du pare-brise, également hors champ. En regard de la taille de la toile, j'ai du utiliser le mode "macro" pour que la bestiole soit visible.

Les conditions dans lesquelles j'ai pris mes photos n'étaient pas très favorables. Nous devions aller au super marché et l'heure de la fermeture approchait. Lorsque j'ai découvert la toile d'araignée devant mon nez en montant dans la voiture (à côté de mon chauffeur attitré depuis quarante ans !) dans l'obscurité du garage de la résidence, il n'était pas possible de la photographier, le résultat n'aurait pas été fameux.

J'ai du attendre les arrêts de la voiture aux intersections pour opérer.

Je vous laisse juger du résultat et vous souhaite une belle et bonne fin de semaine, en attendant de voir enfin le chien des jumelles sortir  de sa niche ;-)

Post scriptum : la petite bête a retrouvé sa liberté le jour même à notre retour du super marché. Je l'ai délicatement cueillie (avec une partie de sa toile) sur un mouchoir en papier et je l'ai déposée dans l'herbe de l'espace vert entourant notre résidence.

À noter : l'épeire diadème refait une nouvelle toile tous les matins


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Le chien des jumelles.. et ceux de Walter Scott

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(crédit photo)



Après avoir enquêté dans de précédents billets sur Grace Maud et Kate Edith (les filles jumelles de Thomas Rolls Hoare dont John Everett Millais a fait un superbe portrait en 1876) voici venu le tour du chien tenant compagnie aux Twins sur ce tableau.


The Twins, Kate and Grace Hoare
John Everett Millais - 1876
The Fitzwilliam Museum, Cambridge (notice du musée)


En examinant ce bel animal, je me suis interrogée sur trois points :
1.la race du chien,
2.l'objet dans la main de Kate,
3.le mouchoir dépassant de la poche de Kate.


 1. C'est grâce à cette page de l'élevage Lilac Wind, dans laquelle figure le tableau des Twins, que j'ai découvert la race du chien. Lilac Wind précise qu'il s'agit d'un deerhound fauve avec un masque noir.

Le chien des jumelles Hoare est donc un lévrier écossais, autrement dit un Scottish Deerhound, dénommé en français seulement Deerhound.


Scottish Deerhounds
James Hardy (1832-1889)
(crédit image)


Deerhound signifie chien de chasse au cerf, les ancêtres de ces chiens ayant été principalement utilisés en Écosse pour chasser le daim et le cerf. Comme tous les lévriers, les Deerhounds ont été sélectionnés par les chasseurs éleveurs en fonction de leurs aptitudes à la poursuite du gibier, que ce gibier soit le lièvre ou de plus gros animaux tels les cervidés.

Contrairement aux chiens courants qui chassent en meute en flairant la piste de l'animal qu'ils finiront par encercler, les deerhounds chassent à vue et n'utilisent pas leur odorat pour rattraper l'animal qu'ils poursuivent et parviennent à happer en pleine course.

Notez bien que si j'aborde ici un sujet aussi controversé que la chasse, c'est uniquement à titre informatif. J'aime trop les animaux pour apprécier ce "sport" et je n'ai absolument aucune sympathie pour les personnes qui le pratiquent.


Scottish Deerhounds chassant
(crédit image)


Une certaine Mrs P.M. Hoare figurant dans les archives de pedigree de Kilbourne Deerhounds cette mention m'incite à penser que le deerhound présent sur le portrait des jumelles devait être un chien de compagnie appartenant à la famille Hoare, plutôt qu'un chien de chasse.

Sans doute participait-il à des expositions canines, ainsi que cela se pratique couramment depuis que la reine Victoria a mis cette race à l'honneur.


Hector, Nero et Dash, avec le perroquet Lory
Sir Edwin Landseer - 1838
Royal Collection (notice du musée)


La reine Victoria aimait beaucoup ses animaux de compagnie. Parmi eux, Hectorétait un deerhoundbringé. Il est représenté ci-dessus devant Nero, un greyhound noir et blanc.


*****

 2. Lorsque j'ai vu le portrait des Twins pour la première fois, je me suis interrogée sur la nature du costume de Kate et Grace.

Portent-elles, ou non, un costume de chasse ?
D'après les informations que j'ai recueillies dans ce document, au début des séances de pose les jumelles étaient en costume d'équitation. Pour une raison demeurée inconnue, à un moment donné au cours de ces séances qui se sont échelonnées sur plusieurs mois, elles ont revêtu les tenues qu'elles portent sur le tableau achevé et qui ressemblent à celles des amazones de l'époque victorienne.

Au vu des images contenues dans l'album de Kate, il me paraît peu probable que Kate et Grace aient participé à des chasses à courre. Cependant, l'objet que Kate tient en main n'est ni une laisse, ni une cravache...

...c'est un fouet de chasse

Tout comme la trompe de chasse et le sifflet, le fouet de chasse (hunting whip) est un instrument de vénerie. Lorsque les chiens courants sont trop excités et risquent de se battre entre eux, le piqueux fait claquer son grand fouet au-dessus de la meute pour la ramener au calme. Le fouet sert également d'instrument de communication : tenu verticalement il immobilise les chiens et quand le maître d'équipage abaisse son fouet, les chiens s'élancent à la poursuite du gibier.

Très semblable à celui de Kate, le fouet de vénerie de l'époque victorienne qui est reproduit ci-dessous réunit deux accessoires en un. En guise de pommeau, il possède un sifflet destiné à rappeler les chiens. À l'inverse du sifflet, ce genre de fouet à courte flotte est utile au cavalier pour écarter les chiens qui viennent trop près des sabots du cheval.

Ancien fouet de chasse anglais
avec un sifflet en forme de tête de
beagle
(crédit photo)

John Everett Millais a peint les jumelles Hoare devant le mur d'un jardin, ce qui cadre mal avec un éventuel retour (ou départ) de chasse. Le fouet et les costumes me semblent être les accessoires d'une mise en scène conforme au goût de la gentry pour les sports de plein air (tels l'équitation et la chasse à courre) qu'il était de bon ton de pratiquer.

*****

 3. Tel qu'il est placé, pile au dessus de la tête du chien, le mouchoir dépassant de la poche de Kate semble un ajout uniquement destiné à attirer l'attention du spectateur sur le chien qui, sans ce détail incongru, aurait tendance à se confondre avec l'arrière plan.

À moins que ce mouchoir soit un langage secretsignalant que la jeune femme cherche un mari...


Le signal
William Powell Frith - 1858
collection privée (notice de Bonhams)


*****

Après avoir évoqué les aptitudes cynégétiques du Deerhound, passons maintenant à ses qualités d'animal de compagnie.

Lors d'une exposition du tableau de Sir Millais à la Grosvenor Gallery en 1878, un critique du Times a comparé les jumelles Hoare à deux Maid Marian, aussi fraîches et proches de la nature que si elles avaient passé leur enfance à courir entre lande et forêt.

De Maid Marianà Ivanhoé en passant par Robin des Bois, il n'y a qu'un pas de trois ans séparant les deux romans. Ce pas franchi, Ivanohé nous amène directement à un grand amateur de deerhounds, Sir Walter Scott.


Sir Walter Scott and Maida
Scott Memorial, Édimbourg

Célèbre écrivain et poète écossais, Walter Scott a toujours aimé les animaux. Nombre de chevaux, de chiens et même de chat(s ?) l'ont accompagné tout au long de sa vie. La majorité de ses portraits  représentent Scott avec au moins un de ses amis canins. Parmi eux, les deerhoundsétaient ses préférés. Deux d'entre eux sont passés à la postérité : Maida, dont il a écrit qu'elle était « a most perfect creature of heaven» et Nimrod, qui figure sur quelques tableaux.


Charlotte Sophia (fille de Walter Scott) et Maida
William Nicholson - 1818
 (gravure de 1839, lire la notice)

Avec une jambe handicapée par les séquelles d'une poliomyélite contractée dans l'enfance, Walter Scott ne se déplaçait dans la nature qu'à cheval. C'est de cette manière qu'il chassait de temps à autre le lièvre en compagnie de Maida. Scott raconte dans cette page (en anglais) une amusante anecdoteà ce sujet.


A Shepherd's Dog
Sir Edwin Landseer - 1824
Royal Academy of Arts, Londres (notice)

Sir Edwin Henry Landseerétait un ami de Sir Walter Scott. Il a illustré ses romans et il fréquentait la demeure de l'écrivain depuis 1824, année durant laquelle il a découvert et exploré les hautes terres écossaises. Sur la gravure reproduite ci-dessus, Maida est représentée en chien de berger des Highlands.


Sir Walter Scott in His Study with His Dog Maida
Sir Willam Allan - 1831
Abbotsford House


Sir Walter Scott in his Study at Castle Street (détail)
Sir John Watson Gordon - vers 1810 (gravure entière etnotice)
gravure d'après le tableau de Gordon


De nature, Scott n'était guère attiré par les chats, mais Hinse of Hinsefeldt l'a réconcilié avec la gent féline. On le voit ci-dessus, Walter Scott aimait écrire en compagnie de son chat tigré.

 

A scene at Abbotsford
Sir Edwin Landseer - 1827
Tate Britain (lire la notice)


Pour le portrait de Maida et Nimrod (les deux deerhounds de Walter Scott) reproduit ci-dessus, Sir Edwin Lanseer a conçu une mise en scène évoquant à la fois les ancêtres chasseurs de cerfs des deux chiens et le décor d'Abbotsford, cette demeure néo-gothique édifiée par Scott qui était aussi un grand amateur d'antiquités médiévales. Sur ce tableau (post-mortem en ce qui concerne Maida) le tout jeune Nimrodsemble veiller sur une Maida très affaiblie et proche de sa fin.


Sir Walter Scott in His Study
Sir Francis Grant - vers 1832
City of Edinburgh Council (autre version de ce tableau)


Maida est morte en 1824 et elle a été enterrée à la porte sud d'Abbotsford. Une pierre tombale la représente veillant pour toujours sur la demeure de son maître.


Charlotte Hope-Scott et Mary-Monica sur la tombe de Maida à Abbotsford
(la petite-fille et l'arrière-petite-fille de Walter Scott)
Descendance de Sir Walter Scott

Après Maida, Nimrodà pris la relève, mais sans jamais occuper la place de la plus parfaite créature des cieux dans le cœur de Walter Scott.


High Life (portrait de Nimrod adulte)
Sir Edwin Landseer - 1827
Tate Britain (lire la notice)

*****


Autre écrivain ayant eu un deerhound comme compagnon de vie, Karen Dinesen, plus connue en tant que baronne Karen von Blixen, l'auteur de La Ferme Africaine.


Karen avecPania son Scottish deerhound
en Afrique, aux alentours de 1920


Dans Out of Africa, le film issu de La Ferme Africaine, c'est Meryl Streep qui tient le rôle de Karen Blixen. Par contre, on ignore le nom du deerhound qui joue celui de Pania.


Meryl Streep et un deerhound, dans Out Of Africa


Toujours au cinéma, il est amusant de retrouver le deerhound auprès de Fergus, le royal paternel de Merida. Héroïne de Rebelle, Merida est une princesse écossaise au tempérament récalcitrant, elle préfère vivre dans les bois plutôt que de demeurer tranquillement au château.



Rebelle (Brave en VO)



*****


En tant qu'animal de compagnie, le deerhound contemporain est d'un caractère calme et docile. Très dévoué à son maître, il s'efforce toujours de le satisfaire. Cependant, le deerhound n'est pas un chien de garde. Il est fidèle, mais il est aussi très sociable, il serait bien capable de faire ami-ami avec les cambrioleurs !

Si vous envisagez de choisir un tel chien comme compagnon, n'oubliez pas que ses antécédents de chasseur se manifestent pas un grand besoin de courir. Il est impératif qu'il ait au moins un jardin à sa disposition. Même s'il se plait à dormir devant la cheminée, le deerhound n'est pas un chien de salon.


Silent Sympathy
Herbert Dicksee - vers 1894(lithographie)


Camarades
Herbert Dicksee



Pour qu'il soit heureux, son maître doit avoir l'envie et la possibilité de l'emmener régulièrement dans des espaces verts suffisamment étendus pour lui permettre de s'ébattre librement. Vous trouverez une description complète du deerhound et de bons conseils dans cette page. Pour vous faire une idée de son tempérament sportif, rien ne vaut une bonne vidéo.


Avant de terminer
voici encore  quelques belles images de ce chien magnifique


Patience
Herbert Dicksee



Écossaise avec un panier et un chien assis
Alfred Dedreux - vers 1845
Victoria & Albert Museum, Londres (lire la notice)



Portrait d'un Deerhound, champion Earl II
Arthur Wardle - 1896
British sporting Art Trust (notice de la BBC)




Portrait d'une femme avec un chien
Alfred Stevens
(localisation inconnue)



Le poids des ans
Andrew Scott Rankin - 1921
Perth & Kinross Council





©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Comment grimper au lustre ?..

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© VesperTilia
(ne pas copier)




























Cette photo ne vous fera sans doute pas grimper au lustre, mais vous aller devoir cogiter pour deviner de quoi il s'agit et mettre un nom sur cette activité.

Quant à trouver dans quel lieu j'ai fait cette photo récemment, il vous faudra faire preuve de perspicacité pour y parvenir.

Je sais qu'il y en a parmi vous qui sont en mesure de résoudre cette énigme et je leur souhaite bonne chance pour prendre la tête du peloton.

Comme d'habitude en pareil cas, les commentaires vont demeurer secrets tant que personne n'aura trouvé la bonne réponse.

D'avance merci pour votre aimable participation à ce petit jeu et à bientôt pour la solution.


N.B. ma photo n'est absolument pas un montage, je l'ai simplement recadrée.


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

...en s'agrippant aux rideaux

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photo © VesperTilia


Essayer d'atteindre le lustre en grimpant aux rideaux
c'est ce que semblait vouloir faire Zaza dans son numéro de "tissu"
les 14 et 15 septembre dernier, au Musée des Arts Forainsà Paris.


photo © VesperTilia


L’appellation tissu, ou drapé aérien, ou bien encore ruban aérien, désigne une discipline relativement récente parmi celles que pratiquent les artistes du cirque. Elle entre dans la catégorie des numéros aériens.


photo © VesperTilia


En dehors des fêtes de fin d'année, c'est à l'occasion des Journées européennes du patrimoine que le Musée des Arts Forains ouvre ses portes au grand public.


photo © VesperTilia


Depuis trente ans (déjà !) les Journées du Patrimoine se déroulent le troisième week-end de septembre. Cette année, les prévisions météo pour le samedi n'étant pas fameuses (il a plu pratiquement toute la journée) mon époux et moi avions choisi le dimanche pour aller découvrir ce lieu magique qu'est le Musée des Arts Forains en compagnie de l'une de nos petites-filles.




Heureusement, le dimanche 15 il y avait du soleil sur Paris. Ainsi, j'ai pu faire cette série de photos du numéro aérien de Zaza dans de bonnes conditions.


photo © VesperTilia


Nous ne connaissions ni l'un ni l'autre les lieux et c'est un pur coup de chance que nous soyons arrivés pile au moment où ce spectacle démarrait.


photo © VesperTilia


Coïncidence heureuse, une personne qui assistait à ce numéro en a fait une petite vidéo et l'a mise en ligne ces jours-ci. Ce qui nous permet de voir l'enchaînement des mouvements de l'artiste lors de ses évolutions.






photo © VesperTilia


Me connaissant, vous ne serez pas étonnés de voir que j'ai "pisté" Zaza et que j'ai retrouvé une vidéo de sa prestation du Nouvel An 2013 dans la salle du Théâtre du Merveilleux, toujours au Musée des Arts Forains.







photo © VesperTilia


Zaza est une artiste émérite. Issue de l'école du cirque d'Annie Fratellini, elle fait partie de la Compagnie Les Damoiz'ailes, qui présentait Tête de nuage au Festival d'Avignon 2012. En 2011, elle a été très applaudie au Cirque d'Hiver dans un duo de tissu aérien, dont voici un extrait ci-dessous.






photo © VesperTilia

Finalement, Zaza a démontré dimanche dernier au public du Musée des Arts Forains qu'elle maîtrise à la perfection l'art de grimper au rideau avec talent. Voyez ci-dessous, son apothéose sous le lustre.


photo © VesperTilia



Après Zaza, d'autres artistes nous ont également époustouflés :




Les numéros de mime et jonglage burlesques ont bien amusé notre petite-fille, mais c'est la prestation de Mr Demoyencourt qui l'a totalement ébahie. Elle était au premier rang et elle n'en a pas raté une miette.

Comme il n'y avait pas d'autre siège dans la salle que les accès de chaque côté de la scène, c'est là que nous étions assis. Bien que tout près du magicien, nous avons été complétement sidérés par certains de ses tours de prestidigitation. Voici des extraits du spectacle d'Alain Demoyencourt en 2010 :





Vous l'avez sans doute deviné, c'est le numéro avec la boulette d'aluminium, piquée sur une épingle de nourrice et fonctionnant comme un brûleur de cuisinière à gaz dont on règle la flamme en tournant une manette, qui nous a laissé sans voix. Nous avons également apprécié le numéro hautement éducatif de ce "professeur de bêtises" au sujet des cigarettes.

Bref, après moult tours de manège de vélocipèdes, chevaux de bois, course de garçons de café et autres attractions, le moment venu c'est avec des paillettes plein les yeux que nous avons pris le chemin du retour, raccompagnés par l'Homme Oiseau.




Pour celles et ceux qui ont participé à l'énigme du billet précédent, ne manquez pas d'aller lire les résultats et les échosen cliquant ici


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Laisser faire

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Chute libre


À force de laisser faire les ennuis s'accumulent...

C'était le cas depuis vendredi dernier, plus de connexion, "laisser faire"était dans les choux.

Tout un week-end à se morfondre et à tester le matériel. En vain.

Et puis ce lundi vers 17 heures, la voilà tout à coup qui réapparaît comme si de rien n'était !

Le passage à la 4G semblent poser beaucoup de problèmes à ce fournisseur d'accès qui pense pouvoir s'affranchir du bon vieux dicton "qui trop embrasse mal étreint". Laisser faire a de plus grands yeux que grand ventre et, si l'on en croit les rumeurs, il pourrait bien se faire manger d'ici peu...


Avis aux lecteurs : aucune assurance que ma connexion tienne le coup, il n'est pas exclu que Tilia et son grenier ne retombent dans le pot au noir !...



©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Sacrée mémoire !

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Quelques fois la mémoire nous joue des tours...


Çiva et sa parèdre


Sur la cheminée de la chambre
(je la vois comme je vous vois)
il y avait deux pots bleus hollandais
avec des fleurs artificielles datant de Badinguet,
un napperon rococo en dentelle épaisse,
un obscène Çiva qui sa dame embrochait
une glace en biseau surmontée d'amours en or
et dans la glace un fleuve qui coulait.

Mais non, mais non, sacrée mémoire,
ce sont là de tes jeux, ce sont là de tes tours !
le fleuve était le Loing j'allais chez ma marraine
passer le dimanche à Moret,
le napperon
était à Lyon
chez ma grand-mère
il fut vendu après sa mort,
ces fleurs artificielles
auront fleuri cent ans chez mon autre grand-mère
dans la maison d'Orliénas,
la glace était à Paris rue Chaptal
chez mes parents (ceux dont je suis l'enfant)
les pots bleus sont encore chez ma mère,
en Seine-et-Marne où elle se chauffe au bois l'hiver
et le Çiva est chez ma belle-mère
qui des colonies l'apporta.

Quant a la cheminée
Dieu sait d'où elle vient,
d'une chambre d'hôtel
de France ou d'Italie,
d'une chambre d'amis ?

J'ai beaucoup voyagé
et n'ai rien retenu
que des objets perdus.


Jean Tardieu
"Objets perdus"
Le fleuve caché - Poésies : 1938-1961 (Poésie/Gallimard, page 149)




Le Voyageur
René Magritte - 1937
collection privée
J'ai beaucoup voyagé et n'ai rien retenu, que des objets perdus.




Bouquet sur la cheminée
Henri Lebasque - vers 1920
(collection privée)
Sur la cheminée de la chambre



Deux vases de fleurs
Odilon Redon - vers 1905
collection privée
il y avait deux pots bleus



Dahlias dans un grand vase de Delft
Paul Cézanne - vers 1873
Musée d'Orsay
hollandais



Nature morte au vase sur une cheminée
Léon Delachaux - 1886
aquarelle, collection privée
avec des fleurs artificielles datant de Badinguet



Le pont de Moret au coucher du soleil
Alfred Sisley - 1892
autres versions

le fleuve était le Loing j'allais chez ma marraine
passer le dimanche à Moret,




Fleurs dans un vase bleu
Paul Cézanne - vers 1880
Musée de l'Orangerie
les pots bleus sont encore chez ma mère



Roses et jasmin dans un vase de Delft
Auguste Renoir - 1880-81
Musée de l'Ermitage
ces fleurs artificielles
auront fleuri cent ans chez mon autre grand-mère




Jean Tardieu et sa mère dans le jardin d’Orliénas
Victor Tardieu - vers 1911
collection privée

dans la maison d'Orliénas


Les parents de Jean Tardieu étaient tous les deux artistes. Lorsqu'il vient au monde, deux muses entourent le berceau du futur poète et celle de la poésie, attendant son heure, plane au-dessus.



Jean Tardieu (1903-1995) n'était pas seulement écrivain et poète, mais aussi un éminent homme de radio qui fut l'instigateur et le tout premier directeur de France-Musique.




Natif d'Orliénas Victor Tardieu, le père de Jean, était peintre.

Sa mère, Caroline Luigini, fille du compositeur et chef d'orchestre Alexandre Luigini, était professeur de harpe.


Alexandre Luigini, son grand-père maternel, est surtout connu pour avoir composé un Ballet Égyptien en 1875 :



Admirez le style à la fois élégant et décontracté de la jeune chef d'orchestre
Lisa Xanthopoulou



Bon début de semaine à toutes et à tous
à bientôt




©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Grosse frayeur !

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Aujourd'hui je vous propose une peinture que j'ai trouvée doublement intéressante. D'une part, elle est l'œuvre d'un artiste insolite, tant par le choix de ses sujets que par le soin avec lequel il veillait à rendre de manière la plus authentique possible le moindre détail de ses tableaux. D'autre part, la scène automnale représentée ci-dessous se prête parfaitement au jeu de la devinette.





Si ce petit jeu vous tente, essayez d'imager quelle peut bien être la cause de la frayeur du cheval et des passagers de la carriole.

Pour que ce ne soit pas trop facile, j'ai légèrement rogné le bas du tableau de manière à ce que la scène demeure énigmatique. La nationalité du peintre n'aiderait en rien, c'est pourquoi je ne l'indique pas encore, et la date du tableau n'a guère d'importance.

L'œuvre de ce peintre étant étonnamment riche est variée, la solution de l'énigme fera l'objet d'un autre billet. Et, comme d'habitude en pareil cas, les commentaire resteront cachés jusqu'à la publication de la solution.

Dans l'attente de lire vos échos, qui j'en suis sûre ne manqueront pas d'imagination, je vous souhaite à toutes et à tous une excellente fin de semaine.

Pour ma part, je ne serai pas très présente sur vos blogs car je suis actuellement très occupée par la préparation d'un billet maintes fois annoncé et maintes fois reporté !..



EDIT du Samedi 12 octobre à 19h45

Le but du jeu n'est pas de trouver le nom du peintre pour voir le tableau en entier (et trouver ainsi la solution de l'énigme) mais de deviner le danger devant lequel la conductrice a tiré brutalement sur les rênes du cheval pour le stopper.

Je profite de cet ajout au billet pour mettre le tableau dans le bon sens (vu qu'il était malencontreusement inversé).


EDIT du Dimanche 13 octobre à 19h30

Pour vous aider un peu, je dirai que cette situation nécessitant un freinage d'urgence existe malheureusement encore à notre époque, et ce, quel que soit le véhicule que l'on utilise.


EDIT du Lundi 14 octobre à 11h00

La solution de la devinette a été trouvée parNathanaëlle
Bravo à elle !
 
Thérèseà découvert le nom et le titre du tableau
Chapeau bas !

Mention spéciale à Christieeeeee
pour son analyse du tableau

Remerciements admiratifs à Miss Yves
pour sa persévérance

Le tableau entier sera visible dans le prochain billet, à paraître incessamment sous peu (aujourd'hui ou demain).

Un grand merci à toutes les participantes et aux deux participants pour leurs échos pleins d'humour et d'imagination.


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

EL Henry, peintre de l'authentique

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The 9:45 A.M. Accommodation Stratford, Connecticut (détail)


Comme suite au billet précédent, voici la présentation du peintre de la "grosse frayeur", cette devinette picturale qui a tant fait cogiter certaines lectrices du grenier !

A Moment of Peril
Edward Lamson Henry - 1890
(collection privée)


Edward Lamson Henry, s'est toujours appliqué à représenter avec une grande fidélité les scènes anecdotiques de la vie américaine à son époque. La majeure partie de son œuvre foisonnante est faite de scènes de genre finement observées, ce qui constitue un véritable fond documentaire sur les usages de la vie courante au dix-neuvième siècle en Amérique du Nord.
Voir ci-dessous l'ingénieuse technique utilisée pour le battage du fourrage.


The hay trasher
Edward Lamson Henry - (non daté)
(crédit image)

Outre les débuts du chemin de fer et les croisières fluviales, ses sujets de prédilection étaient les chevaux et les véhicules hippomobiles, tous rendus avec force détails et beaucoup de minutie. Des sujets auxquels il convient d'ajouter quelques reconstitutions historiques de la guerre d'Indépendance et des souvenirs de la guerre de Sécession, ainsi que quelques portraits et intérieurs de maison.


Station on the Morris and Essex Railroad
Edward Lamson Henry - 1864
(collection privée)


The 9:45 A.M. Accommodation Stratford, Connecticut
Edward Lamson Henry - 1867
MetMuseum New-York (notice)


Parmi ses reconstitutions de scènesà l'époque de la guerre d'Indépendance, le tableau ci-dessous mêle astucieusement le penchant accusé du peintre pour les voitures attelées avec le thème historique.


Passing the Outposts on the Old Kingsbridge Road
Edward Lamson Henry - 1903
(crédit image)



EL Henry par John George Brown en 1868
Edward Lamson Henry, plus couramment appelé EL Henry, est né en Caroline du Sud le 12 janvier 1841, mais il a été élevé à New-York. Il avait dix-sept quand il est allé étudier à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie. C'est là qu'il a rencontré un antiquaire avec lequel il s'est lié d'amitié. Une amitié qui fut à l'origine de la véritable passion qu'éprouvaitHenry pour les objets anciens.




Couple on a horse and buggy
Edward Lamson Henry - (non daté)
(crédit image : Christie's)


Depuis le simple objet utilitaire jusqu'au horse and buggy (représenté ci-dessus tiré par un Morgan) en passant par le mobilier, toute sa vie, EL Henry a collectionné les antiquités. Les éléments de sa collection lui ont très souvent servi de modèles et ils figurent dans ses peintures.


In Sight of Home
Edward Lamson Henry - 1882
The Johnson Collection (notice)



The country store
Edward Lamson Henry - 1885
The Smithsonian American Art Museum (lire la notice)



The latest village scandal
Edward Lamson Henry - 1885
(collection privée)


Carriage ride
Edward Lamson Henry - 1886
(notice de christie's)



Peint spécialement pour une exposition qui eut lieu à Chicago en 1893, le tableau ci-dessous commémore un évènement qui s'était déroulé soixante ans plus tôt : le premier voyage utilisant une locomotive à vapeur sur la route d'Albany à Schenectady.


The First Railroad Train on the Mohawk and Hudson Road (détail)
Edward Lamson Henry - 1892
Albany Institute of History and Art
cliquer ici pour lire la notice, voir le tableau entier et admirer la finesse de ses détails


Même lorsqu'il peignait un sujet anecdotique, EL Henry restait fidèle à la source principale de son inspiration, celle des promenades et voyages sur terre et sur eau et ce, quel que soit le mode de transport, animal ou mécanique, telle la bicyclette de la jeune femme ci-dessous.


The New Woman
Edward Lamson Henry - 1892
(collection privée)


En 1860 le jeune Henry se rendit à Paris pour suivre les cours de Charles Gleyre aux Beaux-Arts, ce qui l’amena à côtoyer les peintres de l'École de Barbizon. Après deux années d'études de la peinture en France, EL Henry retourna aux États-Unis, où la guerre de Sécession était entamée depuis un an. Souhaitant voir "le côté pictural" du conflit, il s'engagea en tant que commis aux écritures sur un navire de transport de l'Union.


The old Westover House
Edward Lamson Henry - 1869
Corcoran Gallery and College of Art, Washington (notice)

La demeure de la plantation Westover (représentée ci-dessus) a été le quartier général du Ve Corps de l'armée de l'Union, durant la guerre de Sécession. Elle est un exemple typique de l'architecture georgienne coloniale.


À la fin de la guerre de Sécession, le peintre reprit ses pinceaux et loua un atelier dans le prestigieux Tenth Street Studio Building de New York. Il y exécuta quelques œuvres inspirées par son vécu durant les hostilités. Cependant, EL Henry a plus souvent dépeint une Amérique idyllique et agraire, relativement peu perturbée par la guerre civile ou par les problèmes liés à l'industrialisation et à l'urbanisation qui n'ont cessé de croître au cours de la période où il a vécu.



At the watering trough
Edward Lamson Henry - 1900
(collection privée)


En 1869, EL Henry fut élu à la National Academy of Design de New York. Ses scènes de genre et ses tableaux sur l'histoire des États-Unis, considérés par ses contemporains comme d'authentiques reconstitutions historiques, lui ont également ouvert les portes de la New-York Historical Society.



Entering the lock
Edward Lamson Henry - 1899
Albany Institute of History and Art (notice du musée)


En 1875 EL Henry a épousé Frances Livingston Wells, qu'il avait rencontrée deux ans plus tôt lors d'une réception au Tenth Street Studio Building. Entre 1875 et 1879 Henry et son épouse ont vécu à Londres, où il a exposé à la Royal Academy and Suffolk Street Gallery. Il a également présenté des tableaux à Paris lors de l'Exposition Universelle de 1878, ainsi qu'à celle de 1889 où il a obtenu une mention honorable.



Waiting for the Ferry
Edward Lamson Henry - 1906
(collection privée)


En 1884, Henry et son épouse ont déménagé pour la ville de Cragsmoor dans les Catskill Mountains où ils ont été parmi les fondateurs de la New York Cragsmoor Art Colony, une communauté d'artistes établie près d'Ellenville.



Delaware and Hudson Canal, Ellenville New York
Edward Lamson Henry - 1906
Collection privée (notice de la galerie)




Bear Hill
Edward Lamson Henry - 1908
(collection privée)



Edward Lamson Henry est décédé le 11 mai 1919 à Ellenville et il a été enterré dans le caveau de famille de son épouse, au Johnstown Cemetery de New York, où une pierre tombale en forme de palette marque sa tombe. Dans son éloge funéraire, on pouvait lire que nul mieux que lui n'a su préserver les aspects pittoresques d'une vie provinciale américaine avant qu'elle ne disparaisse totalement.


The floating Bridge
Edward Lamson Henry - 1917
The Long Island Museum of American Art, History & Carriages (notice du musée)










©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Je suis le diable !

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Chat noir (détail)
Hishida Shunsō (1874-1911)
estampe entière cliquer ici



Je suis le diable. Le diable. Personne n'en doit douter. Il n'y a qu'à me voir, d'ailleurs. Regardez-moi, si vous l'osez ! Noir, — d'un noir roussi par les feux de la géhenne. Les yeux vert poison, veinés de brun, comme la fleur de la jusquiame.



Pierrot et le Chat
Théophile-Alexandre Steinlen - 1889
Poppenspel Museum,Vorchten, Pays-Bas



J'ai des cornes de poils blancs, raides, qui fusent hors de mes oreilles, et des griffes, des griffes, des griffes. Combien de griffes? je ne sais pas. Cent mille, peut-être. J'ai une queue plantée de travers, maigre, mobile, impérieuse, expressive, — pour tout dire, diabolique.



Affiche du Chat Noir
Théophile-Alexandre Steinlen - 1896
BNF



« Je suis le diable, et non un simple chat. Je ne grandis pas. L'écureuil, dans sa cage ronde, est plus gros que moi. Je mange comme quatre, comme six, — je n'engraisse pas.



Automne
Hishida Shunsō - vers 1910



« J'ai surgi, en mai, de la lande fleurie d'œillets sauvages et d'orchis mordorés. J'ai paru au jour, sous l'apparence bénigne d'un chaton de deux mois. Bonnes gens ! vous m'avez recueilli, sans savoir que vous hébergiez le dernier démon de cette Bretagne ensorcelée. « Gnome », « Poulpiquet », « Kornigaret », « Korrigan », c'est ainsi qu'il fallait me nommer, et non « Poum » ! Cependant, j'accepte pour mien ce nom parmi les hommes, parce qu'il me sied.



Chat Noir (Kuroki Neko)
Hishida Shunsō - 1910
Musée Eisei Bunko, Tokyo (notice)



« Poum ! » le temps d'une explosion, et je suis là, jailli vous ne savez d'où. « Poum !  j'ai cassé, d'un bond exprès maladroit, le vase de Chine, et « poum ! » me voilà collé, comme une pieuvre noire, au museau blanc du lévrier, qui crie avec une voix de femme battue... « Poum ! » parmi les tendres bégonias prêts à fleurir, et qui ne fleuriront plus...



Chat et bambou - Chat et cyclamen
Hishida Shunsō - vers 1910
crédit images : 菱田 春草(page longue à charger, mais qui vaut la peine d'être vue)



« Poum ! » au beau milieu du nid de pinsons, qui pépiaient, confiants, à la fourche du sureau... « Poum ! » dans la jatte de lait, dans l'aquarium de la grenouille, et « poum ! » enfin, sur l'un de vous.


 
Des chats: images sans paroles
Théophile-Alexandre Steinlen - 1898
The Metropolitan Museum Of Art (voir la notice)



« En trois secondes, j'ai tiré une mèche de cheveux, mordu un doigt, marqué quatre fleurs de boue sur la robe blanche, et je m'enfuis... N'essayez pas de me retenir par la queue, ou je jure un mot abominable, et je vous laisse dans la main une pincée de poils rêches, qui sentent le brûlé et donnent la fièvre !


Chat au clair de lune
Théophile-Alexandre Steinlen



« Et gardez-vous, si je chante trop haut, cette nuit, de mettre le nez à la fenêtre : vous pourriez mourir soudain de me voir, sur le faîte du toit, assis tout noir au centre de la lune !... »

Colette, « Poum» La Paix chez les bêtes
Éditions George Crès et Cie, Paris, 1916

Vous pouvez continuer la lecture de cette nouvelle de Colette (dans l'un des volumes d'origine) en cliquant ici.

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Comme vous l'avez peut-être deviné, ce billet sur le chat noir n'est pas sans rapport avec l'approche de la fête d'Halloveen. La mauvaise réputation des chats noirs ne date pas d'hier. Depuis le Moyen-Âge jusqu'au siècle dernier, toutes sortes de superstitions collent aux pattes de ces infortunés félins. Accusés de servir de déguisement aux sorcières en partance pour le Sabbat, tout comme les Cathares accusés d'adorer le diable, moults chats noirs finirent sur les bûchers de l'Inquisition ou de l'obscurantisme populaire.


En 1958, le chat noir a été remis à l'honneur, sous forme de Bagheeraminiature, avec la création de la race Bombay.


Dans l'attente d'un prochain billet présentant des chats noirs peints par des artistes plus ou moins connus, je vous propose une petite mosaïque mystère. Si cela vous tente, à vous de reconnaître (ou pas !) les peintres des tableaux dont les détails ci-dessous sont issus.














































Et pour terminer en musique cette courte apologie du chat noir, voici un extrait de la célèbre comédie musicale du début des années quatre-vingt...CATS !






Bonne fin de semaine
à bientôt



©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

L'Apothéose des Chats noirs

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Portrait d'un chat
Julius Adam - 1900
Städtische Galerie Karlsruhe, Allemagne



Petite fille avec un chat
Théophile-Alexandre Steinlen - 1889



À la porte du jardin
Helen Paterson-Allingham - vers 1916



Chat noir sur un coussin rouge
André Dignimont (1891-1965)
Palais des Beaux-Arts, Lille



Chat noir sur une chaise
Andrew L. von Wittkamp - 1850
Museum of Fine Arts, Boston (notice)



Intérieur aux deux verres
Marius Borgeaud - 1923
Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne



Le dîner
Jules-Alexandre Grün - 1911



Nature morte avec un chat noir
Thomas Hart Benton - 1958



Femme accroupie offrant du lait à un chat
Félix Vallotton - 1919



Olympia
Édouard Manet - 1896
Musée d'Orsay (notice)



Femme au lit jouant avec son chat
Félix Vallotton
Félix Vallotton, Le Feu sous la Glace, exposition du 2 octobre 2013 au 20 janvier 2014



Étude de femme
Tancrède Synave - 1909
Musée d'Art et d'Histoire Marcel Dessal, Dreux (notice)



Marchands de fourrure descendant le Missouri
George Caleb Bingham - 1845
Metropolitan Museum of Art, New-York (lire la notice)

En réponse à la devinette posée à la fin de ce billet, ci-dessus, c'est un ourson, et non un chat, qui est enchaîné à la proue de l'embarcation. Ce tableau n'a donc pas lieu de se trouver parmi une série de peintures consacrée aux chats noirs (voir l'explication en cliquant sur le lien vers la notice du musée).


Pour compenser l'exclusion de ce tableau, en voici deux autres, récemment découverts. Le Boldini m'a été signalé par Nathanaëlle, merci à elle.


Fille avec un chat noir
Giovanni Boldini - 1885



Honorable Mr Cat
Helen Hyde - 1903
Art Institute of Chicago (notice du musée)

Après cet intermède, la série continue


Le Pont
Carl Larsson - 1912



Autoportrait au collier d'épines
Frida Kahlo - 1940
Harry Ranson Center, Austin,Texas (lire la notice)



Sita et Sarita
Cecilia Beaux - 1893
Musée d'Orsay (lire la notice)



La vierge au chat
Adolphe Willette - 1881



La robe verte
John White Alexander - 1896



Noir et Rouge
John White Alexander - 1896



Dans le boudoir
Lucius Rossi (1846-1913)
(notice de Christie's)



Femme assise au chat
Pierre Bonnard - 1891
Musée d'Orsay (notice)



Marguerite au chat noir
Henri Matisse - 1910
Centre Pompidou, (acquisition récente)



Chats à la fenêtre
Nicolas Tarkhoff - 1903
Musée du Petit Palais, Genève (crédit)



Chinatown
Stuart Davis - 1910Amon Carter Museum of American Art, Fort Worth, Texas (crédit)



Chatte et plateau
Nathalie Gontcharoff - 1910
Centre Pompidou, Paris



Une mère chatte se reposant tandis que ses chatons jouent
Henriëtte Ronner-Knip - 1896
(crédit)



Les céramistes
Victor Marec - 1896
Musée d'Orsay (notice)



Her first place
George Dunlop Leslie -
Christopher Wood Gallery, Londres (notice)



Portrait de jeune femme avec un chat noir
Giuseppe de Nittis  - 1882
Musée De Nittis, Barletta, Italie



Jeune ballerine tenant un chat noir
Pierre Carrier-Belleuse - 1895



Danseuse au chat noir
Pierre Carrier-Belleuse - 1895



Femme mince avec un chat
Géza Faragó - 1913
(notice)



La lecture
Kees van Dongen



La Sorcière au chat noir
Paul Ranson - 1893
Musée d'Orsay (notice)



L'Apothéose des Chats à Montmartre
Théophile-Alexandre Steinlen - 1905
Musée de Montmartre

Dans l'Antiquité, l'apothéose désignait la déification des empereurs, un acte de divinisation par lequel leur personne devenait l'objet d'un culte officiel. Ci-dessus ce sont les chats de Montmartre qui ont élu leur Dieu.

*****

Pour clore cette apothéose des chats noirs en peinture, je propose aux passionné(e)s de devinettes de dénicher l'intrus qui s'est subrepticement glissé parmi toutes ces peintures...


et je vous souhaite à toutes et à tous
une joyeuse Halloween !






EDIT du lundi 4 novembre 2013

La solution de l'énigme posée par le tableau intrus est à découvrir dans le cours du billet.

Deux lectrices ont mentionné le tableau en question.

Josettea été la première à en parler, sans toutefois donner la bonne raison pour laquelle ce tableau de George Caleb Binghamn'a pas sa place dans cette série de tableau consacrée aux chats noirs.

Nathanaëlle l'a également mentionné une première fois (sans avoir trouvé pourquoi il n'a pas sa place ici) ensuite elle a été la première (après avoir suivi mon conseil de lire les notices des musées) a mentionner l'ourson.

Est-ce volontairement, ou non, que le peintre lui a fait des oreilles de chat ?.. À moins de faire une séance de spiritisme, il est un peu tard pour lui poser la question !


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

Nouvelle portée de chats noirs

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Good Housekeeping
Jessie Willcox Smith 
Illustration de couverture Avril 1933 



Parmi les amies et amis du grenier, j'en connais plusieurs qui aiment les chats. C'est à leur intention que j'ai décidé de publier cette nouvelle ribambelle de chats charbonneux.

Aujourd'hui, ce sont principalement en tant que compagnons des enfants que les chats noirs figurent ici.

Prochainement, nous les verrons en compagnie de dames, et de quelques très rares messieurs.



I love my little cat
Jessie Willcox Smith (1863-1935)
(crédit image)



Fille avec un chat
Hans Heyerdahl - 1887
Kunst Museum, Bergen, Norvège



Chat et vase
Mischa Askenazy 1888-1961



Fille avec un chat noir sur les genoux
Frida Holleman (1908-1999)
Simonis & Buunk, Pays-Bas



Portrait of a Boy with a Cat
John Pettie (1839-1893)
City of Edinburgh Council (notice)



Fillette au chat
Hedda Oppenheim - 1932



Companions
William Frederick Yeames - 1880



Baba and Billy (portrait de Vivian, fille de l'artiste)
John Duncan - 1920
Kirkcaldy Museum & Art Gallery, UK (notice)



Tommy (1913)
Marie Danforth Page (1869-1940)



The Favorites
Charles Henry Blair - 1895



The pet
John Thomas Peele - 1853
National Academy of Design, USA (lire la notice)



A flood (une inondation)
John Everett Millais - 1870
Manchester Art Gallery (lire la notice)



Best of friends
Lilian Cheviot (1876-1936)



The black kitten
Helen Paterson-Allingham - 1916



Bedtime
Joshua Hargrave Sams Mann (1849-1884)
(notice)



Paul Hoecker (1854-1910)



The Moon Jumpers (illustration pour)
Maurice Sendak - 1959
(Janice May Udry, auteur) éditeur Harper & Row



La sorcière
Arthur Rackham - 1900
illustration pour "Yorinde et Yoringue"contes de Grimm



Nature morte avec chat et oignons
Boris Grigoriev - 1928



Cat in a cardboard box
Ruskin Spear (1911-1990)
(notice)



The Lucky Black Cat
Louis Wain (1860-1939)
Merci à Nathanaëlle qui m'a indiqué cette image



The contented cat
Louis William Wain
(notice)


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

En attendant la prochaine ribambelle de chats noirs
je propose à celles et ceux qui aiment jouer de se mesurer avec
 Le Chat Noir
(attention, cet animal est diabolique !)

Bonne chance et à bientôt



EDIT du 16 novembre 2013

Comment ai-je pu oublier le petit chat noir d'Esprit de Baculard d'Arnaud ?..


Esprit de Baculard d'Arnaud
Jean-Baptiste Greuze
- 1776
Musée Saint-Loup, Troyes


..je l'avais publié il y a trois ans dans ce billet, mais entre temps j'ai dormi !


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2013

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