Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le musée des Beaux-Arts de Caen présente cette année une rétrospective de l’œuvre de Frits Thaulow.
L'ampleur de cette exposition est une première, en ce qui concerne ce peintre norvégien dont les tableaux n'ont jamais fait l'objet d'une exposition en Norvège, et encore moins en France.
C'est grâce à Nathanaëlle que j'ai eu connaissance (il y a déjà quelques années) du talent de Frits Thaulow peintre de l'eau.
En visitant le mois dernier l'exposition de Caen, à la fin du parcours j'ai eu le plaisir de découvrir qu'en dehors des paysages enneigés et des rivières, Thaulow avait également une prédilection pour les ambiances nocturnes.
En complément de son voyage en Norvège, Miss Yves(qui a vu l'expo Thaulow à Caen bien avant moi) en a tiré une série de reportages que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait. C'est grâce à elle que vous pouvez voir ci-dessous le panneau d'information concernant la partie finale de l'exposition où sont présentés les nocturnes qui m'ont enchantée (ma photo de ce panneau s'étant malheureusement avérée floue).
C'est le texte de ce panneau que je reprends ci-dessous, afin de le commenter et surtout de l'illustrer.
En 1906, le critique d’art Maurice Guillemot voit en Frits Thaulow un maître de « la nuit des cités désertes, [de] la petite lumière qui veille, [de] la vitre solitaire qui flamboie, [de la] lampe de poète ou d’ouvrière, [de la] prunelle vivante parmi le silence et l’ombre ; il aimait ainsi le décor d’unepensée imprécise, énigmatique, vers quoi la rêverie allait. »
Les termes employés par Maurice Guillemot "petite lumière qui veille", "vitre solitaire qui flamboie", "lampe de poète" et surtout "rêverie" font penser à la pensée de Gaston Bachelard, notamment dans La Flamme d'une Chandelle, petit opuscule où je viens de relever (p. 17) "Avec la lampe, nous rentrons au gîte de la rêverie du soir dans les demeures de jadis, les demeures perdues mais qui sont, dans nos songes, fidèlement habitées."
Frits Thaulow peint la nuit et ses ambiances multiples : tantôt à la seule lumière de la lune, tantôt à l’aide d’une lampe à acétylène.
Les tableaux faits sans le secours de l'éclairage sont peints à la tombée de la nuit, au crépuscule ou pendant la pleine lune.
Les tableaux réalisés à la lumière d'une lampe sont teintés d'une lueur bleu foncé violacé irréelle, dont de nombreux peintres nordiques sont considérés, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, comme des spécialistes.
Thaulow est l'un des très grands parmi eux, aux côtés de son ami et compatrioteErik Werenskiold.
Bien que j'aime beaucoup les nocturnes de Thaulow, lors de ma visite de l'exposition au château de Caen, c'est le réverbère d'Erik Werenskioldqui s'est ancré le plus durablement dans ma mémoire.
Mais poursuivons jusqu'au bout cette petite série de crépuscules et ambiances nocturnes de Frits Thaulow.
Au terme de cette promenade parmi les images de Frits Thaulow baignant dans la clarté lunaire, je dois vous conter une chose extraordinaire. Depuis mon billet intitulé "En attendant l'expo", il s'est écoulé beaucoup plus de temps que prévu. Allez savoir pourquoi...
Ce n'est que dimanche dernier, en parcourant les collections permanentes du Musée des Beaux-Arts de Rouen (après avoir visité l'exposition Manet, Renoir, Monet, Morisot... Scènes de la vie impressionniste) que j'ai compris pourquoi mon billet sur Frits Thaulow était toujours à l'état de brouillon.
Souvent, lorsque le retard s'installe indéfiniment, parce que je repousse sans cesse le moment d'entreprendre une chose, il y a une bonne raison à cela. Quelque chose comme une rencontre qui attend son heure.
En l’occurrence, c'est dans la salle réunissant une partie de la collection de tableaux impressionnistes duDr Barneset quelques ferronneries dumusée Le Secq des Tournelles, que m'attendaitcette Vieille Fabrique qui vient à point pour ponctuer mon billet et dont je me suis demandée pourquoi elle se trouve là au lieu de faire partie de l'exposition Thaulow(qui se poursuit actuellement jusqu'au 26 septembre au musée des Beaux-Arts de Caen).
N.B. : Parmi les tableaux présentés dans ce billet, ceux dont la légende porte un astérisque (*) font partie de l'exposition à Caen, les autres non. Mes photos n'égalant pas la qualité de celles des professionnels, j'ai préféré vous présenter celles de meilleure qualité que j'ai pu trouver sur la toile.
L'ampleur de cette exposition est une première, en ce qui concerne ce peintre norvégien dont les tableaux n'ont jamais fait l'objet d'une exposition en Norvège, et encore moins en France.
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Le Soir* Frits Thaulow - 1893 Lillehammer Kunstmuseum |
C'est grâce à Nathanaëlle que j'ai eu connaissance (il y a déjà quelques années) du talent de Frits Thaulow peintre de l'eau.
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Ambiance du soir Frits Thaulow - 1893 collection privée |
En visitant le mois dernier l'exposition de Caen, à la fin du parcours j'ai eu le plaisir de découvrir qu'en dehors des paysages enneigés et des rivières, Thaulow avait également une prédilection pour les ambiances nocturnes.
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Le soir à Quimperlé, bretonne sur le Pont Fleuri* Frits Thaulow - vers 1902 collection privée |
En complément de son voyage en Norvège, Miss Yves(qui a vu l'expo Thaulow à Caen bien avant moi) en a tiré une série de reportages que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait. C'est grâce à elle que vous pouvez voir ci-dessous le panneau d'information concernant la partie finale de l'exposition où sont présentés les nocturnes qui m'ont enchantée (ma photo de ce panneau s'étant malheureusement avérée floue).
C'est le texte de ce panneau que je reprends ci-dessous, afin de le commenter et surtout de l'illustrer.
En 1906, le critique d’art Maurice Guillemot voit en Frits Thaulow un maître de « la nuit des cités désertes, [de] la petite lumière qui veille, [de] la vitre solitaire qui flamboie, [de la] lampe de poète ou d’ouvrière, [de la] prunelle vivante parmi le silence et l’ombre ; il aimait ainsi le décor d’unepensée imprécise, énigmatique, vers quoi la rêverie allait. »
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Nuit à Dieppe Frits Thaulow collection privée |
Les termes employés par Maurice Guillemot "petite lumière qui veille", "vitre solitaire qui flamboie", "lampe de poète" et surtout "rêverie" font penser à la pensée de Gaston Bachelard, notamment dans La Flamme d'une Chandelle, petit opuscule où je viens de relever (p. 17) "Avec la lampe, nous rentrons au gîte de la rêverie du soir dans les demeures de jadis, les demeures perdues mais qui sont, dans nos songes, fidèlement habitées."
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Landsby i måneskinn (Village au clair de lune) Frits Thaulow - vers 1897 collection privée |
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Ville au clair de lune Frits Thaulow - vers 1896 Musée Rodin (lire la notice) |
Frits Thaulow peint la nuit et ses ambiances multiples : tantôt à la seule lumière de la lune, tantôt à l’aide d’une lampe à acétylène.
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Nuit Frits Thaulow - vers 1880 Musée de l'Ermitage, St Pétersbourg (voir les autres tableaux et la notice) |
Les tableaux faits sans le secours de l'éclairage sont peints à la tombée de la nuit, au crépuscule ou pendant la pleine lune.
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Clair de lune à Beaulieu Frits Thaulow - 1904 collection privée |
Les tableaux réalisés à la lumière d'une lampe sont teintés d'une lueur bleu foncé violacé irréelle, dont de nombreux peintres nordiques sont considérés, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, comme des spécialistes.
Thaulow est l'un des très grands parmi eux, aux côtés de son ami et compatrioteErik Werenskiold.
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Lampadaire public* Erik Werenskiold - 1900 Nasjonalgalleriet, Oslo |
Bien que j'aime beaucoup les nocturnes de Thaulow, lors de ma visite de l'exposition au château de Caen, c'est le réverbère d'Erik Werenskioldqui s'est ancré le plus durablement dans ma mémoire.
Mais poursuivons jusqu'au bout cette petite série de crépuscules et ambiances nocturnes de Frits Thaulow.
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Kveldstemning, Dieppe (Atmosphère du soir, Dieppe)* FritsThaulow - entre 1894 et 1898 Nasjonalgalleriet, Oslo (notice du musée) |
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Måneskinn, Dieppe (Clair de Lune, Dieppe)* FritsThaulow - entre 1894 et 1898 Nasjonalgalleriet, Oslo (notice du musée) |
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Canal à Venise Frits Thaulow collection privée |
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Dieppe, place du Marché après l'orage Frits Thaulow collection privée |
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Messe de minuit Frits Thaulow - 1901 collection privée |
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Kveldstemning fra Beaulieu (Atmosphère du soir à Beaulieu) Frits Thaulow - 1901 Nasjonalgalleriet, Oslo (notice du musée) |
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La diligence, Place Marbot, Beaulieu-sur-Dordogne Frits Thaulow - 1904 collection privée |
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Soirée Frits Thaulow collection privée |
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Havnen-i-Dieppe (Port de Dieppe) Frits Thaulow collection privée |
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Clair de Lune Frits Thaulow collection privée |
Au terme de cette promenade parmi les images de Frits Thaulow baignant dans la clarté lunaire, je dois vous conter une chose extraordinaire. Depuis mon billet intitulé "En attendant l'expo", il s'est écoulé beaucoup plus de temps que prévu. Allez savoir pourquoi...
Ce n'est que dimanche dernier, en parcourant les collections permanentes du Musée des Beaux-Arts de Rouen (après avoir visité l'exposition Manet, Renoir, Monet, Morisot... Scènes de la vie impressionniste) que j'ai compris pourquoi mon billet sur Frits Thaulow était toujours à l'état de brouillon.
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La Vieille Fabrique Frits Thaulow Musée des Beaux-Arts de Rouen (notice) |
Souvent, lorsque le retard s'installe indéfiniment, parce que je repousse sans cesse le moment d'entreprendre une chose, il y a une bonne raison à cela. Quelque chose comme une rencontre qui attend son heure.
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L'étrange goût du Docteur Barnes accrochage inédit dans une salle du musée des Beaux-Arts de Rouen |
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Panneau d'information dans un coin de la salle |
En l’occurrence, c'est dans la salle réunissant une partie de la collection de tableaux impressionnistes duDr Barneset quelques ferronneries dumusée Le Secq des Tournelles, que m'attendaitcette Vieille Fabrique qui vient à point pour ponctuer mon billet et dont je me suis demandée pourquoi elle se trouve là au lieu de faire partie de l'exposition Thaulow(qui se poursuit actuellement jusqu'au 26 septembre au musée des Beaux-Arts de Caen).
Pour celles et ceux qui n'ont pas la possibilité de se rendre à Caen
N.B. : Parmi les tableaux présentés dans ce billet, ceux dont la légende porte un astérisque (*) font partie de l'exposition à Caen, les autres non. Mes photos n'égalant pas la qualité de celles des professionnels, j'ai préféré vous présenter celles de meilleure qualité que j'ai pu trouver sur la toile.
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2016