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Jardins après la pluie

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Dans les derniers commentaires du précédent billet, j'annonçais la publication de mes nouvelles photos du site de la source de l'Orbiquet, à la Folletière-Abenon. Cependant, la procrastination aidant, j'ai pris du retard. Dernièrement, on m'a soufflé dans l'oreillette que mon blog reste un peu trop longtemps bloqué sur la même page !

Le petit orage d'hier après-midi est tombé à pic pour me fournir l'idée d'un billet chargé de "meubler" le grenier, le temps de mener à bien celui qui est en cours d'élaboration.




Après l'orage































Cet arc-en-ciel, apparu hier alors qu'il pleuvait encore un peu, est une bonne entrée en matière pour vous présenter une demeure d'Orbec, dont j'ai révélé la particularité à Nathanaëlle et à Enitram en répondant à leurs commentaires dans mon avant-dernier billet.





7 Rue Grande à Orbec



Ma photo de l'hôtel de Croisy a été prise en avril 2012, lors de notre première visite à Orbec, cette jolie petite ville du Calvados arrosée par l'Orbiquet.

Avez-vous remarqué la plaque apposée sur la façade de cette demeure classée monument historique ?








Lorsque j'ai fait mes photos, j'ai eu la chance que le portail et sa petite porte soient ouverts. Mais la voiture garée sous le porche et la présence des habitants à proximité ne m'ont pas permis d'avoir une vue plus étendue sur le jardin de cette demeure privée ayant accueilli Debussy en 1894, il y a à peu près 120 ans.

Claude Debussy n'aimait pas les déplacements et le mot "villégiature" sonnait désagréablement à ses oreilles. Aux palaces de la Côte Fleurie, tel le Grand Hôtel d'Houlgate dans lequel il a séjourné à plusieurs reprises quand il composait "La Mer", le compositeur eut  certainement préféré le "Vieux Logis" d'Orbec. 





L'hôtel de Croisy dans les années 1970
(crédit photo)




« Une petite maison dans un grand parc où l’on a peur, voilà ce qu'il me faudrait  » disait-il dans les années 1903 en parlant des conditions idéales pour composer. Sans doute Debussy repensait-il à son bref séjour à l'hôtel de Croisy à la Pentecôte 1894.

Peut-être en chemin vers Lisieux, c'est lors d'une étape à Orbec en compagnie de la danseuse Gabrielle Dupont, sa « Gaby aux yeux verts » qui était originaire de Lisieux,que Debussy a eu l'occasion de se promener dans le parc de l'Hôtel de Croisy un jour de pluie.




Parc de l'Hôtel de Croisy
(crédit photo)



Imaginez les jardins de ce parc sous la pluie, le crépitement des gouttes percutant le feuillage et le sol, les brèves accalmies ensoleillées suivies des reprises de l'averse redoublant de force, les chants d'oiseaux au moindre rayon de soleil...

Ce sont ces images qui ont inspiré à Debussy un thème rapidement noté sur le papier à musique au retour de sa promenade, une fois confortablement installé devant la cheminée dans le grand salon du "Vieux Logis".

Ce n'est que neuf ans plus tard, lors de la composition de ses "Estampes" pour piano, que Debussy reprendra ses notes du thème inspiré par le parc de l'Hôtel de Croisy




Impressionnante interprétation de Jardins sous la pluiepar
Sonosuke Takao, un jeune pianiste des plus talentueux



En 1903, lorsque Debussy reprend son idée pour la développer, il retranscrit sur le piano les chants de la pluie et des oiseaux auxquels il mêle des emprunts à deux chansons bien françaises « Nous n'irons plus au bois» et « Dodo, l'enfant do» afin de différencier « Jardins sous la pluie» des deux autres "Estampes", exotiques celles-là, « Pagodes» et « La soirée dans Grenade» .




Hôtel de Croisy, cour intérieure et jardin
(crédit photo)




En fait de "petite maison" favorable à l'inspiration, selon le souhait de Debussy, l'hôtel de Croisy tient davantage du manoir normand que de la maison de campagne.

Ce "Vieux Logis" a été construit entre le XVIe et le XVIIe siècle pour Robert de Croisy, vicomte d’Orbec, écuyer et conseiller du roi Louis XIV.




Jardins après la pluie, vus de ma lucarne



Météo France annonce pour cette nuit et demain matin le retour des averses orageuses sur ma région, un temps de saison alors que l'Automne frappe à la porte.






EDIT du Dimanche 20 septembre 2015

Dans les commentaires, Claude, qui en a assez de la pluie de ces jours derniers, m'a demandé l'air de rien, si par hasard Debussy n'aurait pas composé un morceau ensoleillé !...
Comme je n'en connais pas, j'ai trouvé un substitut parmi les œuvres pour piano de Déodat de Séverac : les Baigneuses au Soleil.

 Le 28 août 1905, dans sa lettre à Louis Laloy, à propos de Déodat de Séverac, Debussy écrivait  "sa musique sent bon : on y respire à plein cœur". 




Baigneuses au Soleil, œuvre de Déodat de Séverac composée en 1908


Cette jeune pianiste possède un joli talent. Seul petit défaut dans la vidéo, le siège grince un peu au rythme des mouvements de la pianiste, mais il suffit d'imaginer que ce sont les chaises longues des baigneuses prenant leur bain de soleil qui font ce bruit !






©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2015

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